Madagascar

I. Carte d’identité

  • Politique et gouvernance

En 1896 jusqu’à la proclamation de son indépendance le 26 juin 1960, Madagascar a été colonisé par la France. Depuis, quatre républiques se sont succédées dont : la première de 1959 à 1972, la deuxième de 1975 à 1992, la troisième de 1992 à 2010 et la quatrième de 2010 jusqu’à maintenant.

Madagascar utilise le régime présidentiel où le président est à la fois chef de l’Etat et Premier ministre chef du gouvernement. Il est élu au suffrage universel pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois. Actuellement, c’est le président Hery Martial Rajaonarimampianina qui est à la tête du pouvoir depuis son élection le 25 janvier 2014.

Le pouvoir exécutif est entre les mains du président de la république et du gouvernement tandis que le pouvoir législatif est partagé entre le gouvernement et le Parlement. Ce dernier est composé de deux chambres dont l’Assemblée Nationale (élus au suffrage universel) et le Sénat (deux tiers sont élus par les législateurs locaux et le reste par le président). Par contre, le pouvoir judiciaire est complètement indépendant et est constitué par : la Cour suprême, la Haute Cour constitutionnelle et la Haute Cour de Justice.

En matière de diplomatie, Madagascar est présent dans plusieurs pays par le biais de ses ambassadeurs : en Afrique (Afrique du Sud, Algérie, Ethiopie, Maurice et Sénégal), en Amérique (Canada et les Etats-Unis), en Asie (Arabie Saoudite, Chine, Inde, Japon) et en Europe (Allemagne, Belgique, France, Italie et Russie). De plus, il entretient de bonnes relations avec l’Union africaine, le FMI, la Banque Mondiale et l’Union Européenne.

 

  • Géographie et localisation :

Madagascar figure parmi les plus grandes îles du monde avec une superficie de 587.040 km2, s’étirant sur 1.600 km du nord au sud et sur 600 km d’ouest en est. Il se place à la quatrième position après le Groenland, la Nouvelle-Guinée et le Bornéo.

L’île, située dans le sud-ouest de l’Océan Indien, est séparée du continent africain par le canal de Mozambique. Actuellement, elle est à plus de 400 km à l’est du Mozambique.

D’un point de vue administratif,  Madagascar est divisé en six provinces dont Analamanga (qui abrite Antananarivo la capitale du pays), Antsiranana, Fianarantsoa, Mahajanga, Toamasina et Toliara.

Mais pour décentraliser le pays et rendre chaque région autonome, le gouvernement a décidé en 2004 de découper ces six provinces en 22 régions.

 

  • Géologie et climat :

D’une manière générale, la géologie de Madagascar est divisée en deux groupes : 2/3 sur lesquelles sont formées les Hautes-Terres sont issues du socle cristallin et le reste, dont toutes les zones côtières, est issu des roches sédimentaires.

Le sol malgache est gorgé de latérite, lui donnant une couleur rougeâtre,  d’où son appellation « la grande île rouge ». En outre, il est riche en ressources naturelles : le graphite, la chromite, le charbon, la bauxite, le sel, le quartz, le sable bitumineux et de pierres précieuses : rubis, émeraude et le saphir.

L’île est située entre la zone des basses pressions équatoriales (au nord) et l’anticyclone de l’océan indien (sud-est). Ainsi, le climat, de type tropical, est divisé en deux grandes saisons : hiver de Mai à Octobre et l’été de Novembre à Avril. Septembre et octobre sont les moins pluvieux tandis que janvier et mars c’est la saison des cyclones.

La côte Est est la plus pluvieuse surtout durant les périodes cycloniques. Sur les Hautes-Terres, les pluies sont violentes mais de courte durée. Par contre, les pluies sont rares et même absentes dans la côte Ouest. D’ailleurs, elles sont quasiment occasionnelles dans la partie Sud du pays où la période sèche peut durer plus d’un an.

 

  • Population et démographie :

Les habitants de Madagascar sont appelés « malagasy ». En tout, il existe 18 tribus répartis dans les différentes régions. Même si chaque région possède son propre dialecte, la langue nationale reste le malagasy. En outre,  près de 20% de la population parle le français qui est la deuxième langue nationale dans le pays.

Selon les données de la Banque Mondiale, l’île comptait en 2014 près de 23,6 millions d’habitants, soit une densité moyenne de 37,65 hab/km2. Près de 77,8% d’entre eux vivent en milieu rural et se concentrent davantage sur les Hautes Terres. A cause de cette inégalité de répartition, certaines terres situées dans la partie ouest et sud de l’île sont vides d’hommes.

Le taux de croissance démographique annuel moyen est de 2,78% en 2014 avec un taux de fécondité qui s’élève à 4,53 enfants par femme. La population est considérée comme étant jeune car plus de 45% ont moins de 15 ans avec une espérance de vie à la naissance estimée à 65,2 ans. En 2014, le taux de mortalité est de 6,95 décès/1.000 habitant dont 44,88 décès sont attribués à la mortalité infantile.

Les malgaches sont des croyants : 50% de la population vénèrent les traditions et le respect des ancêtres « razana » tandis que 45% sont des chrétiens dont 25% catholiques et 20% protestants, et environ 5% sont musulmans.

 

  • Economie :

Madagascar figure parmi les pays les plus pauvres du monde. Selon la Banque Mondiale il se classe à la cinquième position avec un PIB brut de 9,5 milliards de dollars soit 392,6 dollars par habitant. Près de 81,8% des malgaches vivent donc actuellement sous le seuil de la pauvreté.

Son économie repose essentiellement sur l’agriculture qui fait vivre quatre habitants par cinq. Ainsi, le pays cultive du riz, de la vanille, du sucre, du coton, mais la majorité de ces produits sont plutôt destinés à l’exportation qu’à la consommation. Ensuite, il y a l’élevage, le pays possède d’ailleurs un important cheptel de zébus qui est surtout dédié à la consommation locale. Et les exploitations minières rapportent aussi pour le pays. C’est le cas du projet d’exploitations minières d’Ambatovy qui a dynamisé l’économie du pays en 2008, lors de son lancement.

Pour favoriser son exportation, Madagascar est membre de plusieurs organisations comme le marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), la Commission de l’Océan Indien (COI) et de l’Indian Ocean Rim Association (IORA).

Et comme toute autre île tropicale, Madagascar est aussi réputé pour ses zones touristiques notamment Nosy-Be. D’ailleurs, le tourisme a été l’un des principaux points-clé de l’économie malgache. Mais ce secteur a été fortement impacté par les crises qui ont entraîné l’insécurité dans le pays. En 2015, une baisse importante de 80%  du taux d’occupation des zones touristiques a été enregistrée.

 

II. Retour sur les précédentes crises

L’histoire de Madagascar a été marquée par des catastrophes naturelles et des violentes crises politiques qui ont fait couler le pays.

  • Crises politiques :

Depuis son indépendance, Madagascar a traversé plusieurs crises politiques dont les plus marquantes étaient celles de 2002 et de 2009.

En 2002, la victoire contestée de Marc Ravalomanana par le parti adversaire (mené par Didier Ratsiraka) a conduit à de violents affrontements dans le pays pendant plusieurs mois. Cette crise a eu d’importantes répercussions sur l’économie du pays.

En 2009, suite à la fermeture de sa chaîne télévision et radio Viva, Andry Rajoelina, le maire d’Antananarivo,  a appelé la population pour une grève générale. Le 7 février, la manifestation dégénère et se transforme en carnage : pillage partout, des bâtiments ont été brûlés, des sociétés dérobées et près de 100 personnes ont perdu la vie.

 

  • Catastrophes naturelles :

Chaque année, entre janvier et mars, des cyclones viennent frapper l’île causant des inondations et d’énormes dégâts. En général, la côte Est et Ouest sont les plus touchées et les Hautes-Terre sont souvent épargnées.

Entre 1190 et 2013, 63 catastrophes naturelles majeures ont touché Madagascar en affectant plus de 13 millions de personnes. Au niveau des impacts, les trois cyclones qui ont frappé le pays en 2012 ont été les plus dévastateurs : 1.106.000 ont été affectées, 291 morts, 80% des bâtiments et des routes ont été détruits partiellement et plus de la moitié de l’agriculture a été perdue.

Par contre, la partie Sud doit faire face à une longue période de sécheresse, qui durant l’année 2015 a été accentuée par le phénomène El Niño.

 

III. Les risques humanitaires

  • Risque d’épidémies :

Parmi les épidémies les plus meurtrières ayant touchées Madagascar figure le choléra. Cette maladie a surtout fait des ravages dans les années 2000 en causant 1.300 morts.

Ensuite, il y a la peste pulmonaire qui est une maladie transmise par les rats. Le dernier cas a été signalé durant le mois d’Août 2015 dans le district de Moramanga, à 110 km de la capitale Antananarivo.

Et il y a aussi la tuberculose qui est le problème de santé publique majeur à Madagascar. Durant l’année 2014, l’OMS a recensé 28.692 cas dans tout le pays. Cette maladie étant la conséquence directe de la malnutrition.

 

  • Insécurité alimentaire :

Selon les données de la FAO, près de 1,9 millions de malgaches souffrent actuellement d’insécurité alimentaire dont 12% plus sévèrement. Les régions les plus affectées se trouvent dans la partie Sud du pays comme Anosy, Atsimo Andrefana, Adroy où 30% de la population sont affectées.

Dans ces régions, les prix des aliments et des produits de base sont souvent doublés voire même triplés. Pour survivre, les habitants vendent leurs biens, diminuent leur ration alimentaire et surtout déscolarisent leurs enfants.

Concernant l’eau, il faut marcher pendant des heures pour trouver un peu d’eau. Ainsi, les habitants n’ont plus le choix : ils consomment de l’eau insalubre pour survivre et pourtant, c’est une source de maladies.

 

  • Accroissement de la pauvreté :

Les crises politiques qui se sont succédées ont fortement affaibli l’économie du pays. Et malgré une certaine stabilité depuis la dernière crise en 2009, les problèmes d’ordre politique restent toujours irrésolus. Et pourtant, si une autre crise venait à frapper Madagascar, le pays risque de ne plus pouvoir se relever.

Concernant le taux d’analphabétisme, même si le taux diminue considérablement dans le pays, un long chemin reste encore à faire dans la mesure où 30% de la population (6.900.000 personnes) ne savent ni lire, ni écrire.

En outre, l’accroissement de l’exode rural accroît l’insécurité et la pauvreté dans les villes car généralement, ces gens atterrissent dans des bidonvilles et optent pour le pick-pocket ou le vol pour survivre.

 

IV. Infos pour les ONG et agents de développement

  • Démarches administratives :

Pour entrer à Madagascar, il faut d’abord demander le visa auprès du consulat malgache dans votre pays, dix jours avant la date de départ au minimum. Après le dépôt de dossier, le délai de réponse ne devrait pas excéder les cinq jours.

En demandant le visa, il faut prévoir des frais comme les droits de visa, dont le montant dépend de la durée du séjour, payable en espèce ou en chèque et il faut fournir les deux billes (aller et retour).

 

  • Financièrement :

La monnaie utilisée dans le pays est l’Ariary dont la valeur dépend des cours de change.

Il est important de signaler qu’à Madagascar, le paiement s’effectue généralement en espèces, sauf dans les grands hôtels ou les supermarchés où vous pourrez utiliser soit votre carte ViSA soit votre MASTERCARD.

Ayez donc toujours de l’espèce sur vous, néanmoins, il faut rester prudent car l’insécurité règne dans certaines zones du pays.

 

  • Précautions sanitaires :

Pour éviter les mauvaises surprises, il est important de se faire un vaccin contre la DPT, contre l’hépatite A et B, contre la typhoïde, contre la rage et contre la fièvre jaune.

Il faut aussi maintenir une stricte hygiène corporelle pour éviter les mycoses, le choléra et toute autre maladie due à la saleté.

 

  • Quelques contacts utiles :

Ambassade de Madagascar en France

04 Avenue Raphaël 75016 – Paris

Accueil : infoambamadparis@yahoo.fr

Service passeport : passeport.ambamad@yahoo.fr

Service consulaire : etatcivile.consulaire@yahoo.fr

Service des Visas : visasmadagascar@yahoo.fr

Téléphone : 09 83 32 45 15

 

Ambassade de France à Madagascar

3, rue Jean Jaurès Ambatomena B.P : 204 – Antananarivo 101

Standard général : (00 261) 20 22 398 98

Site : www.ambafrance-mada.org

En cas d’urgence : une permanence est assurée 24h/24 :

– Ambassade : (00 261) 20 22 398 98

– Consulat général : (00 261) 20 22 398 50