Améliorer la santé maternelle : le nouveau défi

Une femme joue un rôle déterminant dans l’avenir de ses enfants, de sa famille et de son pays. Ainsi, pour qu’elle puisse remplir son rôle, il faut tout mettre en oeuvre pour améliorer la santé maternelle à travers le monde. 

 

Les femmes, victimes de discrimination

Selon les scientifiques, les femmes se montrent particulièrement plus vulnérables aux maladies que les hommes. Or, actuellement, beaucoup d’entre elles ne peuvent toujours pas jouir d’un bon état de santé aussi bien sur le plan physique que sur le plan moral. En effet, la discrimination persiste dans de nombreux pays et les privent d’un accès adéquat aux soins médicaux élémentaires. Dès l’enfance, les filles obtiennent moins d’attention que les garçons en matière de prévention et de traitement des maladies infantiles. Arrivées à l’adolescence, elles ont rarement l’occasion d’obtenir des conseils ainsi que des suivis gynécologiques. Et cette situation les expose à des maladies sexuellement transmissibles, aux grossesses précoces et non désirées ce qui les conduiront à l’avortement ou à un accouchement risqué. Pourtant, l’accouchement figure parmi les premières causes de décès des jeunes filles entre 15 et 19 ans à travers le monde.

 

Les femmes et la maternité

Le risque est particulièrement élevé pendant et quelques heures après un accouchement. Ce n’est pas l’accouchement proprement dit qui tue mais le manque de soin et d’attention accordé à la femme durant ce moment particulier. Dans la majorité des cas, la mortalité maternelle est due à une hémorragie, à des infections, à l’arrêt de progression du travail, à une hypertension et à différentes formes de complications. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, environ 830 femmes par jour décèdent de causes liées à la grossesse ou à l’accouchement. 99% d’entre elles habitent dans des pays pauvres de l’Afrique et de l’Asie. Dans ces pays, les femmes enceintes doivent souvent subvenir elles-mêmes à ses besoins. De ce fait, elles sont contraintes de travailler durant de longues heures jusqu’à ce que le jour d’accouchement arrive. Et pendant toute la grossesse, elles ne bénéficient généralement d’aucun soin. De plus, la majorité d’entre elles ont souvent recours à des accoucheuses traditionnelles qui, malgré l’expérience, ne disposent pas de formation médicale en la matière.

En outre, l’accès à la contraception et à la planification familiale est souvent limité dans ces pays pauvres. Selon l’OMS, 225 millions de femmes souhaitent éviter les grossesses non désirées et précoces ou limiter le nombre d’enfants sans pour autant utiliser des moyens de contraception. Une grande majorité d’entre elles sont des jeunes femmes non encore mariées dont la réticence provient essentiellement des préjugés. Par ailleurs, les traditions culturelles peuvent aussi expliquer cette situation. Dans certains pays, les femmes n’ont tout simplement pas leurs mots à dire concernant le nombre d’enfants qu’elles veulent avoir. Et il y aussi la religion ! D’ailleurs, le Vatican a toujours exprimé son opposition quant à l’utilisation de la contraception tout comme la planification familiale. Pourtant, l’utilisation de ces méthodes ne permettrait pas tout simplement de limiter les naissances mais éviterait aussi à plusieurs millions de jeunes filles d’avoir recours à l’avortement qui est une pratique très risqué. Selon Amnesty, environ 19 millions d’avortement sont réalisés dans des conditions déplorables et tuant 68.000 femmes chaque année.

 

Quelles sont les solutions ?

Pour de nombreux pays pauvres, la lutte contre la mortalité des femmes et des mères ne figure pas parmi les priorités. Dans d’autres, les femmes sont considérées comme étant des êtres inférieurs, donc, ne méritent pas d’attention particulière. Pourtant, la femme joue un rôle primordial dans l’avenir de ses enfants, de sa société mais aussi de son pays. Ainsi, avant toute chose, il est important d’éliminer l’inégalité qui persiste entre hommes et femmes dans certaines régions du monde. Il est aussi important de rendre les femmes autonomes pour qu’elles puissent prendre leurs propres décisions. Ensuite, des programmes d’aide et de soutien devraient accompagner les femmes enceintes tout au long de leur grossesse, pendant et après l’accouchement. En outre, des campagnes de sensibilisation devraient être diffusées, surtout dans les régions rurales, concernant les méthodes contraceptives et la planification familiale.