SDF : symbole de l’exclusion sociale

Bien que la France soit riche, les conditions de précarité et d’exclusion sont de plus en plus manifestes à travers le pays. Parmi elles, la situation des personnes sans domiciles fixes inquiète particulièrement.

 

SDF : symbole de l’échec de l’intégration

Quand on évoque le mot « exclusion», l’image de SDF vient instinctivement à l’esprit. Et c’est tout à fait normal, ils sont les plus exclus de notre société et sont présents partout : dans les rues, dans les métros, les squares et tous les autres espaces publics. Les SDF font partie du paysage depuis des générations mais n’ont réellement attiré l’attention du pouvoir public qu’à partir de 1980. En effet, cette année a été marquée par une multiplication rapide du nombre de SDF en France suite aux crises des années 70 et du chômage qui en résultait. Au tout début, les SDF évoquaient l’incompréhension. On leur reprochait même d’être responsables de leur situation. Mais petit à petit, l’Etat s’est rendu compte que, les SDF sont des victimes et les fautes reviennent surtout à la société qui les exclut. A partir de là, ils suscitaient plutôt l’indignation puisque la société a finalement compris qu’ils sont le symbole de l’échec de l’intégration des personnes démunies et isolées.

Selon les recensements de l’Insee en 2012, on comptait plus de 141.000 SDF à travers la France. Bien que 64% d’entre eux soient des hommes, cette population est tout de même hétérogène et on y trouve : des femmes avec ou sans enfants, des demandeurs d’asiles, des jeunes isolés et même des malades psychiatriques. Parmi eux, seuls 12.700 vivent dans des espaces publics, 25.000 vivent de façon précaire dans un hôtel et le reste a été hébergé soit par des tiers dont 69.000 n’ont aucun lien de parenté avec ceux qui l’hébergent. Par ailleurs, leur situation financière est aussi différente les unes des autres. Près d’un tiers d’entre eux ont un travail (ouvrier, employé en CDD…) mais ne gagnent pas assez  pour louer un logement. Et il y a ceux qui n’ont aucune source de revenu puisqu’ils ne peuvent pas encore travailler : ne possèdent pas d’adresse, en situation irrégulière (cas des migrants), mineurs…

 

Quelles sont les solutions ?

L’Etat se montre particulièrement présent pour les SDF. D’ailleurs, la grande majorité des programmes d’aide et de soutien, comme les hébergements d’urgence, le Samu Social, les accueils de jour…, sont financés par l’Etat. Par contre, ces programmes manquent d’ambition et ne sont pas suffisants, surtout durant l’hiver. En effet, durant les périodes hivernales 2013 et 2014, plus de 355.000 demandes d’hébergement d’urgence ont été déposées mais seulement 114.000 personnes ont été placées. En janvier, de cette année, 10.000 sans-abri sur une totale de 22.300 n’ont pas reçu de réponse favorable et 9.900 n’ont tout simplement pas eu de réponse. En tout, 1,8 million de ménages attendent actuellement un logement social alors que l’Etat ne peut en attribuer que 450.000 par an. En attendant, la majorité des sans-abris sont généralement hébergés dans des hôtels.

Force est donc de constater que la pauvreté s’accrue en France et que les dispositifs deviennent de plus en plus débordés. La meilleure solution serait de construire des logements accessibles aux plus modestes. Dans toute la France, il faudra en construire au total 900.000. En outre, la politique de réinsertion devrait aussi proposer une politique d’accompagnement des sans-abri. D’ailleurs, selon une étude qui a été menée par l’Observatoire du Samu Social de Paris (Inserm), un tiers des SDF présentent des troubles psychiatriques surtout pour les jeunes âgés entre 18 et 25 ans. Ils sont souvent frappés par la dépression, l’anxiété… Trouver des solutions efficaces et durables pour réduire le nombre de SDF est un défi majeur qui implique non seulement le gouvernement et les associations mais aussi et surtout la société. Avant tout, la question des SDF devrait être traitée comme étant une question de justice et non d’un banal problème que des dispositifs basiques pourraient résoudre.