Migrants : des mineurs reviennent à Calais

Évacués de la jungle de Calais vers des centres d’accueil et d’orientation (CAO) pour mineurs fin octobre, des enfants migrants sont déjà de retour à Calais. Ils font partie de ceux qui sont coincés sur le sol français après que la Grande-Bretagne leur ait fermé sa porte.

Coincés trop longtemps dans les centres d'accueil et d'orientation, des jeunes migrants sont revenus à Calais dans l'espoir de rejoindre l'Angleterre par leurs propres moyens. La jungle risque de se reformer.

Des migrants reviennent à Calais.

Coincés en France

Suite au démantèlement de la jungle de Calais, la Grande-Bretagne a accueilli près de 800 jeunes migrants avant de fermer sa porte. Elle s’était pourtant engagée à prendre en charge tous les mineurs qui ont des familles sur son territoire. Plus de 1.200 de ces enfants migrants sont donc restés bloqués dans les centres d’accueil et d’orientation (CAO) pour mineur, rapidement saturé, en France.

Cette situation n’est qu’un contretemps pour ces jeunes car ils conservent leur rêve de passer au Royaume-Uni au chaud, et pour cela, ils ont des accompagnateurs. « Depuis l’arrivée de ces jeunes, cela a été une très longue attente. Au moins, avec ces refus, la situation est claire. On va pouvoir commencer à se battre pour eux », positive Stann Rigau, le directeur du centre de vacances du Caisse centrale des activités sociales des énergies (CCAS).

Des migrants reviennent à Calais

A cause de la longue attente, certains mineurs ont décidé de tenter de rejoindre l’Angleterre par leurs propres moyens. Il y en a donc qui sont revenus dans le Calaisis, d’après les autorités. « Depuis deux semaines nous avons vu réapparaître des personnes se déclarant mineures, une poignée », a affirmé Fabienne Buccio, la préfète du Pas-de-Calais. « 90 % d’entre eux ne viennent pas des CAOMI, c’est plutôt un autre flux qui vient de Paris et d’ailleurs. Ceux qui sont partis des CAOMI ont compris qu’on ne passait pas à Calais, et ne reviennent plus », a-t-elle précisé.

De leur côté, les associations affirment que ces migrants viennent bien des CAOMI. Alertés par des informateurs, les bénévoles de l’ONG Auberge des migrants « ont rencontré depuis ce week-end une dizaine de mineurs provenant des CAOMI », indique le président de l’association, Christian Salomé. Les ONG prédisent aussi plus de retours. Pour Vincent De Coninck, chargé de mission pour le Secours catholique dans le Pas-de-Calais, les jeunes migrants se sont sentis trahis après le démantèlement et reviennent à Calais avec la détermination de passer la frontière.

Les migrants ont laissé des traces à Calais, malgré le démantèlement en octobre. Au dernier recensement de l’INSEE, la commune compte 4.000 habitants de plus en un an. Et ces dernières nouvelles annoncent que le cauchemar des habitants de Calais et des migrants n’est pas fini.