A l’ère où la pauvreté connait un important recul partout dans le monde, le continent africain continue à s’enfoncer. Aujourd’hui, une grande majorité de sa population vit toujours sous le seuil de la pauvreté.
Afrique : « un continent riche mais pauvre »
On dit toujours que l’Afrique est riche et c’est bel et bien vrai puisque le continent regorge de plusieurs richesses naturelles dont le cuivre, le cobalt, le pétrole, l’or, le manganèse, les diamants, l’uranium… De plus, il reste énormément de terres disponibles et, en grande partie, cultivables à travers tout le continent. Au Mali, par exemple, seuls 10% des 22 millions d’hectares de terres cultivables sont exploités. En outre, les jeunes représentent plus de 40% de la population totale, ce qui est un atout majeur pour le développement. Et, le continent est doté d’une nature exceptionnelle avec des faunes et flores endémiques, ce qui est favorable pour le tourisme. D’ailleurs, l’Afrique du Sud, l’Egypte, le Maroc, le Kenya et la Tanzanie figurent parmi les pays les plus attractifs du monde, en matière de tourisme.
Pourtant, la grande majorité de la population africaine vit dans une extrême pauvreté. Et le classement des pays les plus pauvres du monde, publié en juillet 2015 par le magazine Forbes, ne fait que le confirmer. En effet, 22 pays parmi les 25 cités dans cette liste sont sur le continent africain. Comme trio de tête, on trouve le Burundi avec un PIB par habitant de 315,2 dollars, puis la République Centrafricaine avec 338,7 dollars et Malawi avec 352,2 dollars. Au total, le continent affiche un PIB de 298 milliards, soit 11 milliards de moins par rapport à celui de l’année 2014. Divisé par le nombre total d’africains qui est estimé à 496,6 millions en 2015, le PIB par personne s’élève donc à 599,47 dollars.
Pourquoi autant de pauvreté ?
Mais pourquoi les pays africains sont alors aussi pauvres alors que le continent est riche en termes de terres cultivables, de ressources naturelles et de ressources humaines ? Quelque part, est-ce que les africains sont eux-mêmes responsables de ce fléau ? En tout cas, force est de constater que les mêmes erreurs se reproduisent et que les élites africains n’arrivent toujours pas à tirer leçons des succès et des échecs des différents modèles de développement utilisés par les autres pays.
Première cause : la dépendance. Bien que les pays africains aient obtenu leur indépendance depuis plusieurs dizaines d’années, une grande majorité d’entre eux vivent toujours dépendamment des puissances étrangères et en particulier de celles qui l’ont colonisé dans le passé. Cette nouvelle forme du « système colonial » handicape énormément ces pays puisqu’ils perdent toute autonomie et surtout, ils s’endettent de jour en jour. Et une grande partie des ressources produites servent ensuite à payer les intérêts de ces dettes.
Deuxième cause : l’instabilité sociopolitique. En Afrique, peu sont les pays qui peuvent se vanter de leur stabilité sociopolitique. En effet, une grande majorité des pays africains souffrent depuis plusieurs années d’une crise interne plus ou moins grave. Cette instabilité est la conséquence directe du non-respect des principes de la démocratie. Une fois au pouvoir, les chefs d’Etat africains finissent souvent par instaurer la dictature. Raison pour laquelle, on entend toujours parler de coup d’Etat ou d’élections dont les résultats suscitent d’énormes contestations et mènent à des conflits comme celle qui s’est produite au Burundi en 2015.
Troisième cause : la négligence de l’agriculture. Nombreux pays africains basent leur développement sur l’agriculture et pourtant, ils ne font rien pour la moderniser et la développer. Le système agricole utilisé n’a connu aucune évolution depuis l’âge de la pierre : les bœufs n’ont pas été remplacés par des machines, ils n’utilisent pas de pesticides pour protéger les récoltes… Avec un tel système, les pays africains n’arrivent même pas à assurer une autosuffisance alimentaire. Raison pour laquelle, ils se retrouvent souvent face à la famine quand ils sont frappés par des catastrophes naturelles qui sont pourtant fréquentes à cause de sa position géographique du continent africain.
Quatrième cause : les mauvais choix économiques. Les pays africains importent beaucoup de produits, même ceux qui sont disponibles localement. Généralement, les produits importés sont moins chers par rapport à ceux qui ont été produits sur place puisque les producteurs étrangers rattrapent le prix sur la quantité. Cette situation contraint souvent les producteurs locaux à abandonner leurs activités, augmentant ainsi le nombre de chômeurs.
Cinquième cause : la négligence du système éducatif. Pour beaucoup d’africains, l’éducation reste encore un luxe. Les établissements publics sont souvent négligés par manque de moyens et par manque de volonté de la part des dirigeants. En outre, ceux qui ont la chance de terminer leurs études ont énormément du mal à trouver du travail ou en trouvent mais en inadéquation aux études qu’ils ont effectué.
Enfin et pas la moindre : il y a la corruption. C’est le plus grand fléau qui ravage l’Afrique depuis des générations et qui continue à le détruire. Généralement, les aides financières venant de la communauté internationale ne sont pas investies en faveur de la population, elles vont directement dans les poches des hauts responsables au niveau du pays.