Malnutrition infantile, frein au développement

La malnutrition est un problème qui affecte plusieurs millions de personnes dans le monde. Par contre, elle touche particulièrement et d’une manière significative les enfants et cause plus de 45% de leurs décès.  

 

Comprendre la malnutrition infantile

La malnutrition dans le monde n’éveille pas beaucoup d’inquiétudes auprès du public. Et pourtant, elle tue autant que les cancers ou les autres maladies infectieuses. Selon le Programme Alimentaire mondiale (FAO), la malnutrition provoque chaque année la mort de 3,1 milliards d’enfants à travers le monde. Elle est donc responsable de presque la moitié, soit 46%, des décès des enfants de moins de cinq ans. Pour ceux qui y survivent, elle laisse des séquelles car les effets ne sont pas toujours réversibles à long terme sous forme de vulnérabilité aux maladies et de handicap (rachitisme, troubles de la vue…). On parle de malnutrition aiguë quand un enfant est trop maigre par rapport à sa taille. Et on parle de malnutrition chronique quand la croissance d’un enfant n’est pas proportionnelle à son âge.

Globalement, la malnutrition est la conséquence d’une alimentation inadéquate. Pour couvrir les besoins énergétiques d’un nourrisson ou d’un enfant, il est important que les aliments qu’il mange soient suffisants autant en quantité qu’en qualité. En effet, il ne suffit pas de manger assez pour calmer sa faim mais il faut surtout manger des aliments équilibrés. Par ailleurs, les infections peuvent aussi modifier l’état nutritionnel d’un enfant et entrainer la malnutrition. C’est le cas du paludisme, de la rougeole, de la pneumonie et de la diarrhée. D’ailleurs, 40% des décès liés à ces maladies auraient pu être évitées si les enfants n’étaient pas malnutris.

 

La malnutrition et le développement

Chaque année, la malnutrition infantile coûte entre 1,9% et 16,5% du PIB du continent africain. D’abord, il y a le coût du sanitaire qui est situé entre 1 et 11% du budget réservé à la santé publique des gouvernements. Il est à rappeler que la malnutrition rend un enfant particulièrement vulnérable aux maladies. Ainsi, ce coût sanitaire englobe toutes les dépenses tout au long du processus de guérison : les médicaments, les procédures… Ensuite, il y a le coût de l’éducation : un enfant malnutri éprouve des difficultés à l’école car il est obligé de manquer les cours fréquemment. Généralement, 7 à 16% des enfants qui redoublent  dans les pays pauvres souffrent de sous-alimentation. Et finalement, il y a une perte de productivité au niveau national. En effet, la population en âge de travailler diminue considérablement à cause d’un taux de mortalité infantile élevé. Si les gouvernements africains arrivent à réduire de moitié le taux de malnutrition d’ici 2025, le continent générerait des économies allant jusqu’à 376 millions de dollars.

Pour lutter contre la malnutrition, la stratégie nutritionnelle intégrée semble être la méthode la plus efficace. Il s’agit d’une approche qui consiste à évaluer l’état nutritionnel d’un enfant, à le traiter et à faire en sorte que les autres formes de malnutrition puissent être évitées dans l’avenir. Cette stratégie implique une participation massive des communautés et des services de santé locaux dans chaque pays concerné pour se rapprocher encore plus de la population. En effet, un service de soins spécialisés sera ouvert dans les hôpitaux ou dans des centres appelés « centres d’alimentation thérapeutique ». Ces endroits vont accorder des soins spéciaux aux enfants malnutris et vont partager des aliments thérapeutiques sous forme de pâtes et de biscuits à base de beurre d’arachides riches en nutriments.