Nigeria

I. Carte d’identité

  •  Localisation

Avoisinant le Golfe de Guinée, le Nigéria est un Etat d’Afrique de l’Ouest entouré par le Bénin à l’ouest, le Niger et le Tchad au nord et le Cameroun à l’est. Sa superficie s’étend sur 924 000 km² et se divise en 36 Etats dont Abia, Adamawa, Akwa Ibom, Anambra, Bayelsa, Bauchi, Benue, Borno, Cross River, Delta, Eboniyi, Edo, Ekiti, Enugu, Gombe, Imo, Jigawa, Kaduna, Kano, Katsina, Kebbi, Kogi, Kwara, Lagos, Nassarawa, Niger, Ogun, Ondo, Osun, Oyo, Plateau, Rivers, Sokoto, Taraba, Yobe et Zamfara. A cette liste s’ajoute le Territoire fédéral d’Abuja, la capitale.

 

  • Politique et gouvernance

Le Nigéria est un Etat fédéral avec un régime politique présidentiel qui se divise en trois parties : le pouvoir exécutif, législatif et judiciaire. Les 36 Etats qui forment la république possèdent leurs propres organes. Si l’exécutif du pays est conféré au président de la République fédérale, celui de chacun des Etats est confié à un gouverneur.

La république est actuellement présidée par Muhammadu Buhari, ancien chef de régime militaire, élu le 28 mars 2015. Il succède à Goodluck Jonathan dont le mandat a été marqué par l’expansion du terrorisme et la corruption. Les élections de 2015 ont abouti à la première alternance dans l’histoire de la démocratie nigériane, la communauté internationale a félicité le bon déroulement du scrutin.

Le Nigéria est un acteur majeur dans les coopérations diplomatiques en Afrique de l’Ouest et au sein de l’Union africaine. Le pays tient un rôle important dans la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) car celle-ci siège à Abuja. Avec l’Afrique du Sud, l’Egypte, l’Algérie, l’Ethiopie et le Kenya, il fait partie du « Big Five » du continent africain.

 

  • Géologie et climat

Dans les hautes terres, le plateau du Centre-Nord est formé des hautes plaines du pays haoussa et des montagnes du plateau de Jos, de 600 à 1800 mètres d’altitude. Il y a ensuite les hautes terres de l’Est, au-delà des 2 400 mètres d’altitude. Enfin, les hautes terres de l’Ouest sont des surfaces granitiques entre 300 et 600 mètres d’altitude.

Les terres basses représentent une grande partie du Nigéria. On peut citer les plaines littorales et deltaïques du golfe de Guinée, le bassin sédimentaire au sud-est et bassin de la rivière Cross, les plaines de la Bénoué et de la vallée du Niger, les plaines de Sokoto, au nord-ouest et les plaines tchadiennes, au nord-est.

Le climat du Nigéria est varié d’une région à l’autre. Il est chaud et sec au Nord, avec une longue saison des pluies d’avril en septembre. Celui du Sud est chaud et humide, la saison des pluies commence en mars et se termine en novembre.

Côté végétation, le Nigéria possède des forêts équatoriales, des forêts claires, des savanes et des plaines herbeuses.

 

  • Population et démographie

Avec ses 182.201.000 habitants, le Nigéria est le plus grand pays d’Afrique en matière de population et figure parmi les dix pays les plus peuplés au monde. Sa population représente 47 % de celle de l’Afrique de l’Ouest et se compose de 200 groupes ethniques dont les principaux sont les Hausa-Fulani, au nord, les lgbo au sud-est et les Yoruba au sud-ouest. Les Nigérians parlent près de 500 langues autochtones et l’Anglais. Le Nigéria est d’ailleurs le plus grand pays anglophone de l’Afrique.

La société nigériane est caractérisée par la pauvreté et surtout les inégalités qui se creusent entre la population. Cela est principalement dû à une mauvaise gestion de la répartition de la richesse du pays, notamment les avantages liés au pétrole. Ce qui provoque fréquemment des tensions, voire des conflits, au sein du pays.

 

  • Economie  

Le Nigeria est la première puissance de l’Afrique. Son économie est essentiellement centrée sur l’exploitation pétrolière et gazière, 99 % des recettes de l’exportation, 85 % des recettes publiques. La part du pétrole et du gaz dans le PIB a toutefois connu une baisse depuis 2012, au profit du secteur télécommunication.

Cette situation est quand même bénéfique pour le pays car il devra diversifier ses activités après une année 2015 difficile. Effectivement, les cours du pétrole ont continué à baisser jusqu’en début 2016. Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une baisse de la croissance du Nigéria en 2016, 2,3 % contre 2,7 % en 2015.

Malgré le fait que le Nigéria est la première puissance du continent africain dans le secteur des hydrocarbures, le pays importe encore sa consommation en carburant. De ce fait, le gouvernement a dû subventionner l’essence pour stabiliser le prix à la pompe. Cette subvention s’est arrêtée le mercredi 11 mai dernier car l’Etat veut réduire ses dépenses face à la chute du prix du pétrole qui a dévalorisé la monnaie locale.

 

II. Retour sur les précédentes crises

  • Crises politiques

Le Nigéria était placé sous l’emprise britannique avant d’obtenir son indépendance le 1er octobre 1960. Les conflits ethniques sont récurrents dans le pays et le pouvoir politique est fréquemment contrôlé par les militaires. La vie politique est également très dépendante du contexte religieux, les candidats du Sud chrétien et du Nord musulman doivent s’alterner selon la tradition politique. Les élections se font souvent sur fond de violences. Plus d’un millier de personnes sont par exemple morts à cause des violences qui ont suivi les élections de 2011.

L’environnement politique du pays est dévasté par la corruption, ce qui affecte particulièrement la sécurité. L’expansion du terrorisme de Boko Haram devient hors de contrôle dans le nord-est, lors du mandat de Goodluck Jonathan. Son successeur, Muhammad Buhari, fait de ces problèmes ses principales préoccupations.

 

  • Catastrophes naturelles

En juillet et octobre 2012, le Nigéria est touché par de sérieuses inondations. Le bilan de l’Agence nationale de gestion des urgences (NEMA) fait état de 7,7 millions de personnes affectées dont 2,1 millions déplacées, 363 morts et 18 282 blessées.

En août 2015, la menace d’inondations revient avec l’ouverture du barrage de Lagdo, au Cameroun voisin.

 

III. Les risques humanitaires

  • Boko Haram

La secte islamiste qui veut fonder une république intégriste au Nord du pays est devenue rapidement un fléau pour tout le continent africain. Le groupe a déjà fait plus de 15.000 victimes. Les populations urbaines vivent dans la terreur, face à une menace quasi-permanente, notamment par le nombre croissant des attentats-suicides.

Le fait qui a choqué et ému le monde entier est l’enlèvement des 276 lycéennes de Chibok, en avril 2014. 57 d’entre elles ont pu s’échapper dans les heures qui ont suivi leur enlèvement, mais les autres sont détenues depuis deux ans. Cela a provoqué plusieurs mobilisations, dont BringBackOurGirls qui signifie « Rendez-nous nos filles ».

Après deux ans de captivité, Amina Ali est retrouvée le 17 mai dans la forêt de Sambisa, territoire de Boko Haram. Deux jours plus tard, l’armée retrouve une deuxième fille dans l’état de Borno, au nord-est du Nigéria. Ces évènements raniment l’espoir de tout le peuple nigérian de retrouver les autres lycéennes.

Depuis 2014, plus de 2000 femmes ont été enlevées par Boko Haram, selon Amnesty international. Le problème principal dans la lutte contre le terrorisme au Nigéria est la corruption des dirigeants.

 

  • Inondation

Le Nigéria est un pays vulnérable aux catastrophes naturelles. Ses situations géographique et démographique contribuent à l’augmentation des risques humanitaires. La saison des pluies de mars à septembre dans cette région de l’Afrique. Le mauvais état des systèmes d’évacuation des eaux augmente les risques d’inondations au Nigéria.

 

IV. Infos pour ONG et agents de développement

  • Voyages

Pour un voyage au Nigéria, le visa est obligatoire et le passeport doit être valide au moins trois mois. La situation en matière de sécurité dans le pays est très instable, voire imprévisible. Il est donc conseillé d’éviter de séjourner dans des zones à risques.

Il est aussi conseillé de mettre à jour les vaccins, notamment contre la fièvre jaune. Il faut aussi prévoir des protections contre les moustiques et autres insectes porteuses de maladies. Les risques d’épidémie dans le pays sont nombreux.

 

  • Contacts utiles

Ambassade du Nigeria en France

173 Avenue Victor Hugo

75116 – Paris

Tél : 01 47 04 68 65

www.nigeriafrance.com

 

Ambassade de France au Nigeria

37, Udi Hills Street

Maitama – Abuja

Tél : 0805 949 97 86 (uniquement en cas d’urgence)

Mail : cad.abuja-amba@diplomatie.gouv.fr

www.ambafrance-ng.org