L’eau non potable : un fléau dévastateur

L’eau est un élément vital pour l’homme mais elle peut aussi lui être fatale. En effet, l’eau figure parmi les plus dangereux vecteurs de maladies dans le monde.

 

L’eau, source de maladies

L’eau est une source de vie mais si elle n’est pas potable, elle peut être source de maladies. En effet, elle peut véhiculer des bactéries, des parasites, des micro-organismes et des virus qui provoquent des maladies dont la majorité sont graves, voire même mortelles. Et chaque année, près de cinq millions de personnes à travers le monde en succombent, dont un enfant toutes les huit secondes, et 2,3 milliards en souffrent. L’eau devient donc le fléau le plus dévastateur de la planète. Pourtant, la situation est actuellement loin d’être satisfaisante puisque 663 millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’eau potable et 2,4 milliards n’ont pas d’installations sanitaires dont 946 millions pratiquent la défécation en plein air selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2015.

 

Les différentes maladies liées à l’eau

  • Les maladies hydriques :

Ce sont des maladies causées par la consommation d’eau contaminée par des déchets humains ou animaux. Concrètement, les excréments ou l’urine des personnes ou animaux affectés sont transportés par ruissellement et arrivent à atteindre les sources d’eau douce. Les microorganismes affectent ainsi l’eau potable et contamine tous ceux qui la boivent. Cependant, ces bactéries peuvent aussi se transmettre par les mains ou par les nourritures qui ont été contaminées par l’eau. Parmi ces maladies hydriques, on retrouve : les amibes, la campylobactériose, la dysenterie, le tétanos, la typhoïde, le choléra, la méningite, l’hépatite A et E, la poliomyélite, la diarrhée… En tout, près de six millions d’enfants décèdent à cause d’une gastro-entérite hydrique pendant que 100 millions en souffrent au quotidien, 30 millions d’autres sont atteints d’onchocercose et 700 millions de paludisme dont deux à trois millions en succombent chaque année.

  • Les maladies aquatiques :

Ce sont des maladies qui sont transmises par des organismes aquatiques (généralement des vers) qui vivent dans les eaux. Elles ne sont pas forcément mortelles mais sont extrêmement douloureuses et laissent parfois de graves séquelles. Il y a deux modes de transmission possibles : par ingestion directe ou par pénétration du ver sous la peau lors d’un passage dans une eau salubre. Par ingestion directe, la maladie du ver de Guinée est la plus répandue. Le ver qui se trouve dans les eaux contaminées est ingéré sous formes de larves. Un an après cette absorption, le ver atteint son âge adulte et tente de sortir du corps de la personne affectée. Cette sortie s’effectue généralement au niveau des jambes et laisse d’énormes cloques. Et comme ver qui pénètre sous la peau, il y a la schistosomiase (la bilharziose) qui affecte environ 200 millions de personnes dont 20 millions souffrent de séquelles. Cette maladie est présente dans 74 pays dont la majorité se trouvent sur le continent africain.

  • Les maladies transmises par des vecteurs liés à l’eau :

Ces maladies sont transmises par des moustiques et des mouches qui vivent à proximité des zones aquatiques. C’est le cas, par exemple, de l’onchocercose qui est une maladie parasitaire transmise par la simulie (une mouche) dont les larves vivent dans des eaux courantes. Cette maladie entraine la cécité et est surtout présente sur le continent africain. Il y a aussi le paludisme qui est transmis par le moustique du type aedes aegypti et qui est aussi le même vecteur de la dengue, du chikungunya et, plus récemment, du virus Zika. Pour lutter contre la propagation de ces maladies, les scientifiques optent généralement par l’exploitation du moustique vecteur (introduction de moustiques stériles) ou utilisent des méthodes biologiques pour drainer les eaux.

  • Les maladies liées aux agents chimiques :

Ce sont des maladies causées par la pollution de l’eau par des composants chimiques. Le plomb touche principalement le système nerveux et peut entraîner des insuffisances rénales, des encéphalopathies, des problèmes de fertilité… Les nitrates empoisonnent le sang  et causent ce qu’on appelle une méthémoglobinémie ou la maladie de bleue. Face à cette maladie, les nourrissons et les enfants de moins de cinq ans sont les plus sensibles. Et enfin, il y a les pesticides qui peuvent engendrer des molécules cancérogènes comme l’atrazine. Ce sont surtout ces maladies qui inquiètent les pays développés et raison pour laquelle, l’eau potable qui coule du robinet doit respecter certaines normes strictes.

  • Les maladies dues au manque d’hygiène :  

Finalement, il y a les maladies qui sont dues au manque d’eau indispensable pour une bonne hygiène. Parmi ces maladies, on retrouve la gale qui est causée par des mites et se transmet par contact direct avec une peau affectée. Elle se présente sous forme de démangeaisons déplaisantes accompagnées d’éruptions. Et il y aussi la teigne qui est une infection causée par un champignon. Elle peut affecter le crâne (les cheveux tombent et laissent place à des plaques d’alopécie) ou une partie ou tout le corps en laissant des plaques rouges ou roses légèrement saillantes sur la peau. Tout comme la gale, elle se transmet par contact direct avec une personne ou animal affecté ou par une mauvaise hygiène.

 

Les maladies liées à l’eau et la pauvreté

Les maladies liées à l’eau sont surtout visibles dans les pays pauvres. Ainsi, la pauvreté est donc la principale cause de cette situation catastrophique. En effet, par manque de moyens, plusieurs millions de personnes à travers le monde n’ont toujours pas accès à l’eau potable, ni à un système pour traiter les eaux usées. Et pourtant, ces maladies ont de conséquences désastreuses sur le développement d’un pays et ne fait qu’aggraver sa pauvreté. En effet, elles diminuent considérablement la capacité des populations touchées, les empêchant d’aller travailler ou d’aller à l’école. Par contre, ces maladies peuvent être évitées ! Pour cela, chaque gouvernement devrait faciliter l’accès à l’eau potable surtout dans les zones rurales. En outre, il est impératif de promouvoir la sensibilisation sur les pratiques d’hygiène (lavage des mains, utilisation de papiers aux toilettes) et l’utilisation des latrines.