Choléra : le fléau destructeur

Depuis plusieurs années, le choléra figure parmi les maladies les plus dangereuses qui touchent les pays sous-développés. Pour limiter le nombre de victimes, l’OMS envisage de doubler les doses de vaccins.

 

Comprendre le choléra

Originaire d’Asie, le choléra débarque en Afrique et au Moyen-Orient vers le XIXème siècle. Il s’agit d’une « infection intestinale aiguë » provoquée par la consommation d’eau et d’aliments qui ont été contaminés par le « bacille Vibrio Cholerae ». Dans les 80 à 90% des cas, la maladie est asymptotique ou alors modérée la faisant confondre à une simple diarrhée. Mais dans les cas plus sévères, il se manifeste par de violentes diarrhées et des vomissements qui entrainent une déshydratation sévère chez la personne contaminée. Sans traitement rapide, cette déshydratation peut être fatale surtout chez les enfants et les personnes âgées. En effet, la personne infectée peut perdre 15 à 20 litre d’eau par jour.  Le premier traitement consiste alors à limiter la déshydratation en buvant une grande quantité d’eau propre riche en sels minéraux. En outre, les mesures élémentaires d’hygiène sont toujours recommandées par l’Organisation Mondiale de la Santé pour prévenir la maladie comme l’utilisation de l’eau potable, le nettoyage des aliments, l’utilisation des toilettes… Et pour prévenir, les vaccins à administrer oralement sont assez efficaces.

 

Choléra : une épidémie des pays pauvres

Le choléra affecte entre 1,4 à 4,3 millions de personnes dans le monde chaque année dont 142.000 ont succombé. Il touche essentiellement les pays pauvres dont les plus touchés sont ceux du continent africain. Selon le rapport publié par l’OMS le 21 octobre 2015, plus de 10.000 cas dont 170 décès ont été enregistrés dans cinq pays africains et du Moyen orientale. Au Moyen Orient, l’Iraq a enregistré 1.811 cas de contamination le 20 octobre, le Koweït 4 cas et le Bahreïn un seul cas. Sur le continent africain, la République démocratique du Congo a enregistré 3.973 cas avec 95 décès et la République-Unie de Tanzanie a recensé près de 4.922 cas avec 74 décès. En outre, les diverses inondations causées par les catastrophes naturelles de ces derniers mois ont empiré le bilan. C’est le cas d’ailleurs des inondations qui ont frappé le Bénin en mois de juin 2015 où une infection cholérique a touché 800 personnes dont 7 morts. Depuis le mois de novembre 2015, l’épidémie a atteint le camp de réfugié de Dadaab, bilan : au moins dix personnes d’origine somalienne ont perdu la vie et 1.000 autres sont malades.

 

2016 : Une double dose pour les vaccins

La situation risque de s’empirer avec l’intensification du phénomène El Niño qui va provoquer plusieurs catastrophes naturelles, menaçant encore plus la situation d’hygiène dans ces pays pauvres. Pour y faire face, l’OMS prévoit d’augmenter la quantité de vaccins à distribuer pour chaque pays. Pour ce faire, l’OMS vient de signer avec EUBiologics, un laboratoire pharmaceutique sud-coréen qui va donc produire avec les autres laboratoires de l’organisation : Shantha Biotechnics, en Inde et Crucell en Suède. A trois, ces laboratoires devraient atteindre une production de six millions de doses d’ici la fin de l’année. Avec cette grande quantité, l’OMS espère mener « des campagnes de vaccination préventive » notamment en Haïti et en Soudan. De plus, cela va permettre de diminuer le prix du vaccin qui au lieu de coûter 1,80 dollar la dose, coûtera désormais 1,45 dollar. En outre, l’organisation compte augmenter le nombre de ses laboratoires afin de constituer assez de stocks en cas d’épidémie grave dans quelques dizaines d’années.