Si la signature de l’accord de Paris sur le climat a été un soulagement samedi dernier, un « danger climatique » semble revenir en pleine force. C’est l’ONG Oxfam qui a sonné l’alarme quant au retour agressif du phénomène El Niño, qui risque de faire beaucoup de ravages.
El Niño : le retour sera agressif
Dans un rapport intitulé « L’anticipation du puissant El Niño est vitale », publié lundi, l’ONG Oxfam a tiré la sonnette d’alarme sur les dures conséquences que pourrait causer le phénomène El Niño en 2016. Dans ce rapport, l’organisation humanitaire a indiqué : « il s’agit des épisodes El Niño les plus forts jamais observés, synonyme de conditions météorologiques extrêmes qui vont mettre en péril la sécurité alimentaire, les vies humaines et les moyens de subsistance ». Ainsi, le rapport estime que le nombre de victimes pourrait atteindre les 40 à 50 millions de personnes, des pertes de vie provoquées par la famine, les épidémies et le manque d’eau. En outre, il a été précisé que les changements climatiques issus de ce phénomène vont surtout affecter les pays parmi les plus pauvres du monde dont : l’Ethiopie, le Malawi, le Haïti, le Honduras, la Papouasie Nouvelle-Guinée.
Comprendre le phénomène El Niño
El Niño ou « le petit Jésus» (car il apparaissait aux alentours des fêtes de Noël) est un phénomène climatique périodique, passant tous les deux à sept ans. Il prend forme dans « les eaux équatoriales du Pacifique ». Il est dû à une diminution de l’intensité des vents alizés causant une augmentation anormale de la température du courant. En général, il s’intensifie surtout entre octobre et janvier. Durant ces violentes périodes, le phénomène peut causer d’énormes bouleversements entrainant des pertes catastrophiques dans une grande partie du globe. Ainsi, en 1997, lors de son dernier passage, le phénomène a coûté la vie à 24.000 personne et a causé des dégâts estimés à des dizaines de milliards de dollars. Si son retour était surtout attendu en 2014, ce n’est qu’en mars 2015 que les scientifiques américains du Centre Américain de Prévision du Climat (CPC) signalent son réapparition. Et le phénomène risque de s’intensifier d’ici la fin de l’année 2015 d’après les prévisions de l’Organisation Météorologique Mondiale (une agence de l’ONU).
Les bouleversements causés par El Niño
Le phénomène se fait déjà sentir dans quelques pays, comme à Pérou en Amazonie où les incessantes pluies de ces derniers jours ont causé des inondations dans toute la région amazonienne. En effet, plusieurs rivières comme Huallaga, Huayabamba, Serrano, Saposoa, Tonchima et Mayo ont toutes débordé. Jusqu’ici, le nombre de sinistrés s’élève à 14.000, la majorité d’entre eux résidaient dans la province de Bellavista. Du côté de la Nouvelle-Calédonie, les feux causés par la sécheresse ont détruit près de 9.000 hectares depuis le mois de septembre. Face à la gravité de la situation, les pompiers locaux se trouvent dépasser par les événements et l’aide gouvernementale est « déjà à sec ».