El Niño : le pire est à venir ?

L’actuel épisode du phénomène El Niño figure parmi les plus violents jamais enregistrés. Ainsi, la vie de plusieurs millions de personnes en est menacée pour cette année 2016.

 

El Niño : des inondations et des sécheresses

Depuis son retour vers le mois de mai 2015, le phénomène El Niño a causé plus de mal que de bien aux habitants de la terre. Entre inondations et sécheresses, le phénomène a mis plusieurs pays en situation d’alerte humanitaire.

Parmi eux, l’archipel des Philippines, qui s’est retrouvé sous les eaux suite au passage du violent typhon Melor le jeudi 10 décembre. D’est en ouest, le typhon de catégorie 3 a frappé de plein fouet trois îles de l’archipel : Samar, Burias et Mindoro. Bilan : onze personnes ont perdu la vie et plus de 200.000 personnes ont dû quitter leur foyer.

Et il y aussi l’Afrique du Sud, qui, à l’opposé des Philippines, souffre d’une sécheresse sévère. Depuis le mois de mars, le pays subit les conséquences néfastes de l’augmentation excessive de la température, allant jusqu’à 42°C. Ainsi, près de 3.000 hectares de forêts ont été ravagées par le feu et plusieurs lacs ont été asséchés.

Que ce soit les inondations ou les sécheresses, les conséquences sont toujours catastrophiques. Pour les pays qui ont été affectées par la sécheresse, la population souffre terriblement du manque d’eau et du manque de nourritures.

Pour les pays ayant été touchés par des inondations, la réhabilitation des bâtiments détruits risque de prendre plusieurs années. En attendant, les victimes doivent se réfugier dans des camps d’accueil où des mauvaises conditions de vie sont souvent signalées.

 

El Niño : une menace pour la santé publique

Même si le phénomène El Niño devrait s’affaiblir d’ici le mois de mars, ses conséquences vont se prolonger tout au long de l’année 2016, notamment en matière de santé publique.

Ainsi, l’Organisation Mondiale de la Santé a publié un rapport le vendredi 22 janvier pour réitérer ses craintes d’une probable hausse des besoins humanitaires pour cette année.

D’après ce rapport, au moins 60 millions de personnes à travers le monde devront alors faire face à l’insécurité alimentaire, à la malnutrition, aux pénuries d’eau et aux diverses épidémies.

4,7 millions d’entre eux se trouvent dans le Pacifique sud-ouest, 4,2 millions dans les pays de l’Amérique Latine et plus de 30 millions dans les pays africains.

Actuellement, sept pays ayant été durement affectés par des catastrophes naturelles ont demandé un soutien financier dont Ethiopie, Lesotho, Kenya, Papouasie-Nouvelle Guinée, Somalie, Tanzanie et Ouganda.

Rien que pour ces sept pays, la valeur des besoins humanitaires s’élève aux alentours de 76 millions de dollars alors que l’OMS prévoit l’arrivée des demandes de soutien financier de plusieurs autres pays dans les mois à venir.

Ainsi, comme mesures de prévention, l’OMS a demandé la mise en place des dispositifs de surveillance pour prévenir les maladies, l’amélioration des systèmes de traitement d’eau, la promotion de la santé et des mesures d’hygiène et l’accès gratuit  aux soins d’urgence dans une trentaine de pays.