Depuis quelques mois, plusieurs pays africains subissent de plein fouet les conséquences de la sécheresse. Parmi eux, l’Afrique du Sud qui connait sa plus grande sécheresse depuis ces 30 dernières années.
Sécheresse provoquée par El Niño
Depuis le mois de mars 2015, le phénomène El Niño s’est intensifié causant des inondations et des sécheresses dans plusieurs parties du globe. En Afrique, il affecte deux régions : l’Afrique australe et l’Afrique de l’Est. Il est ainsi la cause principale de la sévère sécheresse qui frappe l’Afrique du Sud depuis l’année dernière. En mois de mars, l’augmentation excessive de la température allant jusqu’à 42°C a provoqué des incendies dans tout le pays. Au Cap, près de 3.000 hectares de forêts ont été détruites par le feu. En outre, plusieurs lacs ont été asséchés comme celui de Molatedi, situé près de la frontière du Botswana, qui a été vidé à presque 95% de son niveau normal. Combiné à l’absence de pluies depuis 2010, la sécheresse a gravement affecté l’approvisionnement en eau du pays. Le vendredi 13 novembre dernier, le gouvernement sud-africain a déclaré cinq des neuf provinces du pays, dont le Nord-Ouest, le Kwazulu-Natal, l’Etat libre, le Limpopo et le Mpumalanga, en « état de catastrophe naturelle ». Et depuis le début de cette année, la vague de chaleur a coûté la vie à onze personnes, qui vivaient toutes dans la province du Nord-Ouest.
La sécheresse affecte l’économie
Mais la sécheresse affecte surtout et dangereusement l’élevage et l’agriculture du pays. En mois de novembre 2015, les associations d’éleveurs sud-africaines ont fait état de « 50.000 vaches mortes » dont 40.000 dans le Kwazulu-Natal et 10.000 dans l’Etat Libre. Côté agriculture, la sécheresse a vidé la majorité des champs de maïs, qui est pourtant l’aliment de base des sud-africains. Ainsi, les prix des céréales ont rapidement augmenté dans tout le pays. Dans l’urgence, le gouvernement a proposé des fonds d’aide aux fermiers pour qu’ils puissent acheter de la nourriture pour leurs animaux. Sur le long terme, le pays mise sur l’importation. En effet, si l’Afrique du Sud est habituellement exportatrice de maïs, il est actuellement contraint d’en importer. En tout, le pays estime importer près de cinq millions de tonnes de maïs. Pour le maïs jaune, réservé aux bétails, les fournisseurs sont nombreux et les deux grands pays exportateurs (le Brésil et l’Argentine) offrent des bons produits à prix réduits. Par contre, les fournisseurs du maïs blanc, destiné à la consommation est beaucoup plus difficile à trouver. En effet, les seuls producteurs de ce type de maïs ont été affectés par la sécheresse (la Zambie et le Malawi) quant au Mexique, toute la production est destinée à la consommation locale.