Pollution agricole : notre environnement en paie les frais

L’usage intense des fertilisants et des produits phytosanitaires par l’agriculture française est responsable d’importantes pollutions des sols, de l’air et des eaux tout en menaçant également la biodiversité. Mais ce n’est pas tout ! Ces « externalités environnementales » coûtent des milliards d’euros à notre pays selon le CGDD.

La production agricole en France

18% de la production agricole au sein de l’UE est assurée par la France qui devient ainsi le premier producteur agricole du continent. Il y a trois ans, ce secteur a représenté plus de 65 milliards d’euros. Le pays possède aussi la surface agricole la plus importante avec 27,5 millions d’hectares ce qui représente 16% de la Surface Agricole Utile dans toute l’Union Européenne selon une étude du Commissariat Général au Développement Durable (CGDD), un service opérant pour le compte du ministère de l’écologie.

Dans ce contexte, il est devenu le second consommateur de pesticides appelés aussi produits phytosanitaires derrière l’Espagne. En 2013, 66,7 millions de tonnes de ce produit ont été écoulés. En matière d’engrais azotés, le pays se place en tant que premier consommateur avec 2,2 millions de tonnes utilisés il y a trois ans.

Les pesticides polluent les eaux et les sols

Lors de l’utilisation des pesticides sur les plantes par pulvérisation, seul 30 à 50% du produit est effectivement employé. Le reste des émanations est absorbé par l’homme. Rien qu’à Paris, il existerait près de 80 substances diverses qui flottent dans les airs selon l’agence Airparif.

L’eau est également touchée. Les rivières en surface ainsi que les eaux souterraines sont polluées par les produits phytosanitaires. Le journal Le Monde rapporte qu’il y a deux ans, sur 35 392 captages d’eau, 8,5 % affichaient un niveau de pesticides et de nitrates qui dépassait largement la moyenne autorisée.

Les engrais azotés sources de Gaz à Effet de Serre (GES)

Concernant l’utilisation des engrais azotés, le surdosage et les excédents de produits posent le plus de problème. Lorsqu’on fertilise des plantes, celles-ci ne peuvent pas absorber tous les produits utilisés. L’excédent d’engrais se disperse donc dans l’eau. Selon l’étude de la CGDD, 900 000 tonnes de ces fertilisants polluent l’eau et 600 000 tonnes affectent l’air. Le surplus coûte 0,9 milliard et 2,9 milliards d’euros à l’Etat.

L’azote qui s’échappe est aussi responsable de l’effet de serre. Elle est largement plus puissante que le dioxyde de carbone même si elle ne se disperse qu’en petite quantité dans l’atmosphère. Le pire c’est son impact dans les eaux. Lorsqu’elle contient trop d’azote, l’eau est victime de prolifération de bactéries toxiques qui empoisonnent les animaux marins.  Même constat chez les butineurs et autres insectes pollinisateurs qui sont fortement menacés.