RDC : Les prévisions pour l’année 2016

Entre instabilité politique et des conflits internes, la RDC sombre de plus en plus dans la pauvreté. Aujourd’hui, les congolais ont plus que jamais besoin de l’aide humanitaire.

 

2016 : besoins humanitaires intensifiés

Selon le plan de réponse publié par la Coordination des affaires humanitaires (OCHA) le lundi 11 janvier, la RDC aura un besoin d’aide humanitaire d’une valeur de 700 millions de dollars pour cette année 2016. En tout, près de 9% de la population du pays, soit 7,5 millions de congolais se retrouvent aujourd’hui dans un grand besoin d’assistance humanitaire. Une progression considérable par rapport aux chiffres de l’année dernière qui affichaient sept millions de personnes. Pour l’Ocha, ce sont les « chocs successifs » de ces dernières années qui affaiblissent de plus en plus le pays surtout la partie Est. En effet, la milice Simba continue de semer la terreur dans cette zone,  surtout à Mambasa, dans la province d’Ituri. Les quelques 500.000 habitants de cette région subissent quotidiennement des attaques armées, des pillages, des viols et de kidnapping. D’après le groupe de défense des droits de l’homme GADHOP, près de 150 enlèvements et viols ont été enregistrés durant l’année 2015. Avec de telles violences dans plusieurs parties du pays, les habitants préfèrent quitter leur foyer. Ainsi, le pays a enregistré près de 1,6 million de déplacés internes l’année dernière.

 

2016 : une année électorale

Mais à part le terrorisme, la RDC traverse aussi une grande instabilité politique. La réélection contestée de Joseph Kabila avec 48,95% des voix durant les élections du 28 novembre 2011 a provoqué des tensions dans tout le pays. En effet, les opposants et les observateurs étrangers ont dénoncé des fraudes massives et des irrégularités tout au long des élections. Mais malgré ces contestations, la Cour Suprême de Justice (CSJ) a validé les résultats le 17 décembre 2011. Actuellement, le président congolais arrive à la fin de son mandat et huit scrutins sont prévus avant la fin de cette année 2016. Normalement, l’élection présidentielle devra avoir lieu en mois de novembre et la passation de pouvoir un mois après, soit le 20 décembre. Mais en l’absence de calendrier électoral et de fichier électoral à jour, la communauté internationale (dont Washington et Londres) craint au risque de report des élections. En effet, « les problèmes techniques et financiers risquent d’handicaper les élections » : la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), qui se charge de l’organisation et de la supervision des élections, manque considérablement de moyens pour mener à bien ses missions. En outre, le suspense est toujours à son comble quant à la possible candidature du président actuel Kabila pour la présidentielle. Selon la Constitution actuelle du pays, il ne pourra pas briguer un troisième mandat sauf s’il y apporte des modifications.