Crise migratoire : la Turquie épinglée par Amnesty International

2,2 millions de réfugiés ont fui leur pays pour rejoindre la Turquie. Or, il semblerait que ces derniers soient maltraités et même expulsés pour retourner de là où ils viennent selon Amnesty International.

Beaucoup d’allégations contre Ankara

Amnesty International vient de publier un rapport intitulé Europe’s Gatekeeper sur la crise migratoire qui fait la lumière sur la situation actuelle des réfugiés en Turquie. Ce document atteste que le pays viole les droits humains des demandeurs d’asiles et des réfugiés. Il présente un certain nombre d’éléments dénonçant les actions de violences et de détentions illégales opérées par les autorités turques. Ces dernières pousseraient aussi les réfugiés à retourner dans les zones de guerre qu’ils ont fuies.

Le rapport explique que les demandeurs d’asiles ou les réfugiés sont transportés à plus de 1000 km vers des lieux secrets qui semblent être des centres de détention. Les victimes racontent qu’ils ont été menottés, battus et ramenés contre leur gré vers le pays d’où ils venaient.

Risque de complicité de l’UE selon Amnesty International

John Dalhuisen chargé de traquer les intolérances et discriminations en Europe et Asie Centrale pour le compte de l’ONG condamne cette situation. « En assignant à la Turquie le rôle de gardienne de l’Europe dans la crise des réfugiés, l’UE risque de fermer les yeux sur de graves atteintes aux droits humains » dit-il.

Il faut dire qu’entre les deux entités, le courant passe plutôt bien. L’UE vient même d’accorder un fonds de trois milliards de dollars à la Turquie pour que celle-ci puisse ralentir le flux migratoire entrant vers l’UE et améliorer les conditions d’accueil et de vie des demandeurs d’asiles et des migrants.  Or, selon l’ONG, les centres de réception financés par ce fonds seraient plutôt des centres de détention.

Face à toutes ces accusations, l’UE a déclaré que le rapport de l’Amnesty International sera analysé minutieusement.