Scolarisation, une arme efficace contre le travail des enfants

Parmi les défis de notre génération : l’élimination de toutes formes de travail des enfants. Et pour atteindre cet objectif, l’éducation est la meilleure stratégie à utiliser.  

Le travail des enfants et la scolarisation

D’une manière générale, le travail des enfants régresse dans le monde. Néanmoins, il reste encore 168 millions d’enfants (âgés entre 5 et 14 ans) victimes de ce phénomène et dont plus de la moitié d’entre eux, soit 85 millions, travaillent dans des conditions dangereuses. Et ces chiffres peuvent être beaucoup plus importants car la majorité des enfants qui travaillent sont « invisibles ». Pour lutter contre ce fléau, l’éducation s’avère comme étant l’arme la plus efficace. Néanmoins, il est à souligner que le travail des enfants figure parmi les obstacles majeurs à l’éducation. Un cercle vicieux qui rend la lutte complexe et difficile.

Le travail des enfants fait référence à toutes formes d’activités et de travail qui risquent de nuire au développement d’un enfant. Selon l’UNICEF, un travail est catégorisé « d’intolérable » quand il relève de l’exploitation.  Ainsi, on parle d’exploitation quand un enfant travaille à plein temps alors qu’il n’a pas encore atteint l’âge légal ; quand le travail implique excessivement des contraintes physiques, psychologiques et sociales ; quand il s’effectue dans des situations et des conditions dangereuses ; quand la rémunération ne correspond pas à l’effort fourni ; quand il entrave à l’éducation… Il est à noter que l’Organisation internationale du Travail (OIT) a fixé l’âge minimum légal de travail à 15 ans. Pour des travaux occasionnels ou qui n’occupent que quelques heures, la limite est fixée entre 13 et 15 ans. Et, pour tous les travaux considérés comme étant « dangereux » elle est repoussée à 18 ans (16 ans dans quelques cas exceptionnels et sous certaines conditions).

La principale cause de la persistance de ce phénomène dans le monde, et particulièrement dans les pays pauvres, est la pauvreté. En effet, la pauvreté contraint souvent les enfants à entrer prématurément dans le monde du travail. Dans certains cas, ils le font volontairement dans l’espoir d’une vie meilleure. Et dans d’autres, ce sont leurs parents qui les poussent à travailler pour subvenir aux besoins de toute la famille. Pour d’autres enfants privés d’école (à cause des conflits, de la violence qui règne dans leur pays), travailler est la seule option qui leur reste pour survivre et ils n’hésitent pas à effectuer n’importe quel type de travaux, même les plus dangereux. Or, plus un enfant n’a pas été scolarisé, plus il sera vulnérable à différentes formes d’exploitations. C’est le cas des enfants soldats dont le nombre s’élève à 250.000 à travers le monde en 2015 selon l’UNICEF.

 

Solution basée sur la scolarisation

Comme on l’a dit plus haut, la pauvreté est la première cause du travail des enfants et l’éducation y contribue. La scolarisation est donc le moyen le plus sûr pour lutter contre ce fléau qui continue à détruire la vie de plusieurs millions d’enfants à travers le monde. En effet, l’école seule peut permettre à un enfant d’acquérir les compétences sociales et d’autres aptitudes (dont essentiellement l’alphabétisation) qui lui seront utiles dans sa vie future et d’améliorer sa situation : avoir un bon travail, un bon salaire…

Mais pour que ce soit possible, certaines mesures devraient être prises. D’abord, la scolarisation devrait être gratuite et obligatoire jusqu’à l’âge minimum de travail (14 ou 15 ans). Mais malgré cette gratuité, il est impératif que l’éducation donnée soit de qualité. En effet, dans les pays pauvres, les établissements publics sont généralement négligés par manque de moyens : manque d’enseignant compétent, manque de places… Ensuite, des programmes d’éducation flexibles devraient être mis en place pour permettre aux enfants qui travaillent partiellement de continuer à suivre des cours. Aussi, des nouveaux efforts doivent être fournis par les organisations de protection des enfants afin de vérifier que les politiques nationales de chaque pays concernant le travail des enfants sont respectées et cohérentes par rapport à la réalité. Enfin, et pas le moindre, des campagnes de sensibilisation devraient être menées intensivement pour que les parents, les entreprises ainsi que la société se rendent compte des impacts catastrophiques du travail abusif sur les enfants.