Depuis que le mouvement insurrectionnel Boko Haram sème la terreur au Nigéria, plus d’un million d’enfants ont dû arrêter l’école. Une situation catastrophique qui touche tout le Moyen-Orient et sur laquelle l’UNICEF tire la sonnette d’alarme.
Un million d’enfants déscolarisés en Nigéria
Selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), plus d’un millions d’enfants n’ont plus accès à l’éducation au Nigéria. Pour cause, le groupe Boko Haram a détruit plusieurs écoles et a semé un vent de terreur auprès de la population. Pour rappel, le 14 Avril 2014, le groupe a enlevé 276 adolescentes vouées à être vendues dans leur lycée de Chibok, à la veille de leur examen de fin d’études secondaires. Bien que 57 d’entre-elles ont pu s’enfuir, les 219 restantes sont toujours portées disparues. Un événement qui a secoué la terre entière entraînant une grande vague de mobilisation dans les quatre coins du globe. En outre, les moyens de subsistance des familles ont aussi été affectés, obligeant des jeunes enfants à travailler dans des mauvaises conditions avec des salaires minimums. Or, selon Manuel Fontaine, le directeur régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale : « plus longtemps les enfants ne vont pas à l’école, plus ils risquent d’être maltraités, enlevés et recrutés par des groupes armés »
« Terreau du djihadisme »
Mais pourquoi les établissements scolaires ainsi que les élèves et les professeurs figurent parmi les premières cibles du Boko Haram ? Pour y répondre, il suffit de comprendre ce que veut dire les mots Boko Haram. « Boko » signifie book donc livre, et « haram » signifie interdit. Littéralement, le nom de Boko Haram signifie : « l’éducation occidentale est un pêché ». Depuis la rébellion de 2009, le groupe a fait 17.000 morts et plus de deux millions de nigérians ont dû trouver refuge auprès des autres pays voisins. Pour tenter de limiter les dégâts, Muhammadu Buhari, président du Nigéria, a exigé à son armée de rétablir l’ordre en mettant fin aux violences occasionnées par Boko Haram d’ici la fin de l’année. Par contre, les spécialistes estiment que « même en cas de victoire, le gouvernement devra composer avec les troubles sociaux découlant de la déscolarisation d’une génération d’enfants ».
La déscolarisation affecte tout le Moyen-Orient
Le cas du Nigéria n’est pas isolé, d’autres pays dans le Moyen-Orient présentent aussi un très bas niveau de scolarisation à cause des conflits et des guerres civiles qui les dévastent. En total, plus de 13 millions d’enfants (soit 4 enfants sur 10) sont aujourd’hui privés d’école dans les pays du Moyen-Orient comme le Cameroun, le Tchad, le Niger, la Syrie, le Yémen, l’Irak, les Territoires Palestiniens, le Soudan ou encore la Jordanie et le Liban. L’insécurité règne dans ces pays, première raison pour laquelle les parents n’envoient plus leurs enfants à l’école comme en Syrie, en Soudan ou encore au Yémen. Dans certains pays comme la bande de Gaza ou l’Irak, les écoles sont devenues des centres pour réfugiés parce que la majorité des maisons ont été détruites. Dans les pays qui reçoivent les réfugiés comme la Turquie et le Liban, les écoles sont surpeuplées et manquent de moyens. Et pourtant, le manque d’éducation est la principale raison pour laquelle certains jeunes finissent par rejoindre les groupes armés.