La vaccination : un défi majeur pour les pays pauvres

L’accès à la vaccination est encore difficile dans plusieurs pays en développement et pauvres. Aujourd’hui, les freins persistent et la santé de plusieurs millions de personnes en sont menacées.

 

L’efficacité de la vaccination

Actuellement, la vaccination est au cœur des actualités. Depuis un certain moment, ses bienfaisances sont remises en cause et certains parents affichent même une défiance. Mais ce débat ne concerne que les pays riches où la qualité de vie assure à ses habitants un haut niveau de santé. En effet, la situation en est toute autre dans les pays en développement qui doivent faire face à la pauvreté et à diverses maladies contagieuses et mortelles. Dans ces pays, les vaccins sont les moyens les plus efficaces et les plus rentables pour assurer la santé de la population.

D’une manière globale, les vaccins sont destinés à protéger une personne de diverses maladies graves et dont certaines peuvent causer la mort. Lors d’une vaccination, on injecte dans l’organisme soit un microbe tué, soit un microbe atténué, soit une toxine rendue inactive. Cette injection va stimuler le système immunitaire et va le pousser à fabriquer des anticorps pour éliminer le microbe. Il gardera ensuite en mémoire ces anticorps et saura les reproduire plus rapidement si le microbe refait surface et empêche ainsi la survenue de la maladie.

L’efficacité des vaccins n’est donc plus à discuter. Néanmoins, le risque zéro n’existe pas et dans des cas très rares, il se peut que des effets secondaires apparaissent. Il se peut aussi qu’il faut faire des rappels au bout de quelques années parce que la protection offerte par le vaccin a un délai.

En tout cas, les vaccins sauvent la vie à plus de deux à trois millions de personnes par an selon l’Organisation Mondiale de la santé (OMS). D’ailleurs, il ne faut pas oublier que c’est grâce aux vaccins que la variole a pu être éliminée de la surface de la terre et que la Poliomyélite a été éradiquée en France. La vaccination a ainsi contribué aux plus grands succès mondiaux en matière de santé publique.

 

Un accès difficile à la vaccination dans les pays pauvres

Mais l’accès à la vaccination dans les pays pauvres reste toujours difficile de nos jours. Certes, la vaccination infantile de base est gratuite mais ce n’est pas suffisant pour garantir la santé de toute la population. Trois problèmes majeurs sont liés à cette difficulté :

  • La cherté des vaccins :

Les prix des nouveaux vaccins sont élevés. C’est le cas, par exemple, des vaccins contre la pneumonie. Pourtant, cette maladie est encore très présente dans les pays pauvres et tue chaque année plus d’un million d’enfants. Actuellement, le vaccin anti-pneumocoque représente à lui-seul près de 45% de la somme totale nécessaire pour vacciner un enfant pauvre. Cette cherté s’explique par le manque de concurrence sur le marché pharmaceutique (en matière de vaccins). En effet, il n’y a que cinq entreprises qui se partagent ce marché : GSK, Merck, Sanofi-Pasteur, Novartis et Wyeth. Profitant de leur position « oligopolistique », elles peuvent imposer des prix élevés. Néanmoins, ces entreprises adoptent des prix différenciés. Ainsi, ils offrent des prix réduits pour l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI) en faveur des pays les plus pauvres. Ces prix obtenus par GAVI sont beaucoup moins chers par rapport aux prix proposés aux pays riches. Toutefois, dans un marché de libre concurrence, ces prix devraient être beaucoup plus bas. Mais dans cet échange, ce sont les pays à revenu intermédiaire comme le Maroc ou la Tunisie qui sont les plus en difficultés. En effet, ne pouvant pas bénéficier des prix négociés de GAVI, ces pays se retrouvent face à un choix difficile : introduire les nouveaux vaccins aux dépens des autres nécessités concernant la santé nationale ou  ne pas les introduire du tout.

  • La thermostabilité des vaccins

La conservation et le transport du vaccin font aussi partie des obstacles majeurs lors de l’approvisionnement. Globalement, ils se reposent sur la « chaîne du froid ». Il s’agit d’un processus qui permet de maintenir les vaccins dans des conditions optimales (températures recommandées) pendant les différentes phases de manipulation jusqu’à leur administration aux personnes cibles. Actuellement, les vaccins sont présentés sous forme de flacons unidoses. Certes ce conditionnement protège les produits mais il occupe beaucoup de place et nécessite  une extension de la chaine du froid. Ceci empêche alors le transport de certains vaccins dans les zones les plus reculées. Il faut rappeler que la majorité des vaccins perdent toute efficacité quelques heures après être sortis de la chaine du froid. Mais en augmentant leur thermostabilité, ils pourront tenir plusieurs jours hors chaine comme le cas du vaccin contre l’hépatite B.

  • L’inexistence de vaccin pour certaines maladies

Certaines maladies n’ont toujours pas de vaccins alors qu’elles existent et font des ravages dans les pays pauvres depuis plusieurs années comme le choléra, le paludisme… Ces maladies ne sont pas présentes dans les pays riches et c’est la raison principale pour laquelle, les entreprises pharmaceutiques ne sont pas pressées de s’y investir. En tout cas, avec un financement accru de la part des bailleurs privés ou des organisations internationales, ces laboratoires seront certainement beaucoup plus motivés.