Cherté des vaccins, quel avenir pour les enfants africains ?

A l’issu de la conférence ministérielle sur la vaccination en Afrique, les participants ont compris que la vaccination demeure un vrai défi pour bon nombre de pays africains. Raison pour laquelle, MSF dénonce actuellement la cherté des vaccins, cause principale de cette situation.

 

Les vaccins coûtent trop chers

Du 24 au 25 février dernier, la première conférence ministérielle sur la vaccination en Afrique a regroupé les ministres de la santé de 23 pays africains à Addis-Abeba, en Ethiopie. A l’unanimité, les participants se sont engagés à placer la vaccination en première ligne dans leur politique afin de réduire la mortalité infantile et maternelle.  Mais cet engagement risque d’être difficile à tenir vu le prix élevé des vaccins.

En 2015, Médecins sans Frontières (MSF) a publié The Right Shot, un rapport qui relate l’évolution du prix des vaccins dans le monde. D’après ce rapport, plusieurs pays africains peinent actuellement à vacciner leurs enfants. Pour cause, les nouveaux vaccins coûtent 68 fois plus chers qu’en 2001. Une situation qui est catastrophique pour un continent où les pays sont souvent touchés par de graves épidémies.

D’ailleurs, cette situation risque de s’empirer. En effet, selon les estimations de MSF, tous les pays qui ne bénéficient ni de subventions, ni d’aide à l’achat d’un vaccin vont faire face à des coûts importants d’ici quelques années. Ceci les contraindra, bien entendu, à reporter l’introduction et l’utilisation des nouveaux vaccins.

 

Mobilisation pour le vaccin contre la pneumonie

Parmi ces vaccins coûteux, le vaccin contre la pneumonie est le plus important. Dans le monde entier, la pneumonie est responsable d’environ 15% des décès des enfants de moins de cinq ans. Il peut même atteindre les 90% dans certains pays de l’Afrique. Chaque année, près d’un million d’enfants en meurent. Ainsi, ce vaccin est donc le plus acheté à travers le monde.

Son immunité est de cinq ans, il faut donc le renouveler tous les cinq ans. Mais dans certaines situations, il est préférable de l’appliquer tous les trois ans. Ce qui revient excessivement cher, surtout pour les pays en développement. D’ailleurs, Pfizer et GlaxoSmithKline (GSK), les laboratoires pharmaceutiques fabricants du vaccin, ont déjà écoulé des doses d’une valeur de 30 milliards de dollars. Et pourtant, ils refusent catégoriquement de faire baisser leur prix.

Face à ce refus, MSF ne songe pas à baisser les bras et espère l’appui du public, (MSF à lancer une pétition internationale depuis novembre dernier), pour exercer plus de pression sur ces deux groupes afin qu’ils réduisent le prix des trois doses par enfant à 5 dollars dans tous les pays pauvres. Ainsi, Dr Myriam Henkens, Coordinateur Médical International pour MSF a souligné que : « En tant que médecin, nous avons vu trop d’enfants mourir de la pneumonie, et nous n’allons pas reculer tant que tous les pays ne pourront avoir accès à des vaccins à des prix abordables et en quantité suffisante ».