Yémen: MSF visé par une frappe aérienne

Au Yémen, dans la province de Saada, l’hôpital MSF à Razeh a été bombardé par un missile le dimanche 10 janvier 2016. 4 personnes ont perdu la vie avec une dizaine de blessés.

Le bilan pourrait encore s’aggraver

L’hôpital de Médecins sans frontières (MSF) à Razeh  au Yémen a été victime d’une attaque aérienne samedi 10 janvier 2015. 2 membres de l’équipe MSF se trouvent dans un état très grave. Le nombre des victimes pourrait encore se multiplier vu que de nombreux bâtiments se sont écroulés et il est très probable que d’autres personnes se trouvent sous les décombres.

Ce centre est utilisé par l’organisation depuis le mois de novembre 2015. Selon MSF, l’ONG prend toujours la peine d’indiquer aux combattants la position de ses centres par GPS. « Il n’y a aucune possibilité pour ceux qui ont des capacités de lancer des raids aériens ou de tirer des missiles d’ignorer (ce fait) », a souligné la responsable des opérations de l’organisation au Yémen, Raquel Ayora.

Jusqu’ici, MSF ne peut pas encore déterminer qui est à l’origine de la frappe. L’organisation affirme que des avions de chasse survolaient l’hôpital le jour du bombardement. Elle soupçonne alors Riyad et ses alliés du golfe, les seuls à avoir à leur disposition une force aérienne dans cette guerre au Yémen.

Trois attaques en un trimestre

Ce bombardement dans le district de Razeh est la troisième attaque contre MSF depuis 3 mois. Le centre Hayadin se trouvant à 60 km au sud-est de la ville de Saada avait été réduit en cendres par une demi-douzaine de raids aériens de la coalition arabe le 27 octobre 2015. Toutefois, il n’y avait pas eu de victimes.

Le 3 décembre 2015, une frappe aérienne a aussi détruit une des cliniques mobiles de l’ONG à Taëz. Cette attaque dans le sud-ouest du pays a fait au moins 9 blessés. L’Union européenne (UE) juge inacceptable cette situation et a déclaré que « viser des opérations humanitaires et des civils était interdit par la loi internationale humanitaire ».

Au Yémen, la guerre fait rage et le nombre des victimes ne cesse d’augmenter. Le conflit a fait au moins 6 000 morts depuis le mois de mars 2015. L’ONG continue malgré tout de déployer de nombreuses personnes dans cette région assiégée par des rebelles houthistes.