Pékin a accueilli la nouvelle année sous une chape de pollution. Depuis plusieurs jours, la capitale chinoise suffoque sous un épais brouillard de particules fines. Face aux inquiétudes croissantes de la population, les autorités assurent que des mesures sont et seront prises pour contrer le problème.
« Airpocalypse » interminable
Ce mercredi 4 décembre, Pékin est placé en alerte rouge au brouillard. Pour le deuxième jour consécutif, la capitale chinoise suffoque sous un nuage de pollution constitué essentiellement de particules fines et de gaz toxiques. Dans le quartier de Sanlitun, impossible de différencier les immeubles et les tours enveloppés par le smog. Une visibilité qui, selon les météorologues, serait même inférieure à 50 mètres dans certaines zones de la ville.
La qualité de l’air est donc plus que catastrophique à Pékin. D’ailleurs, le seuil de concentrations moyennes de particules fines (500 microgrammes par mètre cube) fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) y est dépassé d’au moins cinquante fois. Et une vidéo filmant le pic de lundi dernier confirme cette intense pollution. Diffusée sur internet sous forme de timelapse de 12 secondes, la vidéo montre la formation d’un brouillard gris-jaune qui vient recouvrir les plus hauts buildings pékinois. C’est l’« Aircopalypse » comme le décrit les internautes.
Mais ce phénomène n’a pas été seulement visible dans la capitale chinoise, mercredi. En effet, sur les 338 villes où la qualité de l’air est surveillée par le ministère chinois de la protection de l’environnement, 7,1% d’entre elles ont enregistré un indice de qualité de l’air supérieur (AQI) supérieur à 300 dont Tianjin (dans le nord). Dans 24,9% dont Beijing, l’AQI est compris entre 201 et 300 contre un AQI de 151 à 200 dans 15,1% d’autres dont Hangzhou. Enfin, 14,8% des villes ont affiché un AQI entre 101 et 150 dont la ville de Changchun.
Arsenal de mesures
Face à cette situation catastrophique qui nuit autant à la santé qu’à l’économie, la Chine veut renforcer sa politique de lutte contre la pollution. Il est à noter qu’à chaque pic, plusieurs dispositifs sont immédiatement activés dont : la circulation alternée, la fermeture des établissements scolaires… Mais ils s’avèrent sans effets face à la gravité du niveau de pollution qui frappe fréquemment le pays. D’ailleurs, selon les chiffres publiés par l’université californienne de Berkeley, la pollution tue plus de 4.000 chinois par jour. Soit, un décès prématuré sur six dans le pays.
Il y a donc urgence ! Pour y faire face, l’Empire du milieu s’est doté d’une loi visant à taxer les pollueurs, en particulier les industries lourdes. En effet, ces dernières qui opèrent dans le domaine du charbon et des centrales thermiques devront payer un coût beaucoup plus élevé que les autres. Les mines seront ainsi taxées à hauteur de 15 yuans par tonne de déchets allant jusqu’à 1.000 yuans pour une tonne de déchets considérés comme « dangereux ». Quant aux centrales thermiques, elles devront payer 25 yuans par tonne de cendres.
Par ailleurs, Pékin compte aussi donner un coup de frein sur le charbon. D’ici 2020, le pays s’engage à réduire de 800 millions de tonnes ses capacités annuelles de production de ces combustibles d’ici à 2020. Il entend aussi moderniser ses centrales à charbon pour diminuer de 60% ses émissions de CO2, principal responsable du réchauffement climatique.