Chine : la pollution à l’origine de pertes humaines et économiques

La Chine est bien connue pour être un des plus grands pollueurs du monde. Sa population en est la première victime. Les Chinois sont aujourd’hui conscient du danger mais les défis sont énormes : pollution de l’air et pollution dans les assiettes.

 

Environnement ou économie

La Chine est classée comme étant le premier pollueur mondial en dégageant 27% de CO2 sur la totalité de la planète en 2014. Ce taux est réduit de 1,5% en 2015 grâce à la réduction de l’utilisation de charbons dans son territoire. Malgré tout, l’air reste encore très pollué. Celui-ci regorge de produits toxiques. Le plus dangereux reste les particules fines. Ces dernières s’infiltrent dans les poumons et provoquent des maladies respiratoires ou cardio-vasculaires chez l’homme. Par conséquent, la pollution de l’air en Chine tue 1,6 millions de personnes chaque année en raison de 4 000 personnes par jour selon les recherches menées par l’université de Berkeley.

Face à cette situation, les Chinois sont confrontés à un choix difficile, préserver l’environnement ou développer l’économie. Une étude menée par Pew Research Center a donc révélé que 50% de la population chinoise était favorable à la réduction de la pollution en dépit l’évolution économique. D’un autre côté, 24% se penchent du côté d’une croissance économique au détriment du domaine environnemental. Ce nouveau point de vue du peuple chinois est en train de se mettre en place petit à petit à travers l’éducation.

Une autre pollution qui tue

Outre la pollution de l’air, la Chine est également confrontée à des problèmes d’intoxications alimentaires. Cela a de graves conséquences humaines telles que des maladies respiratoires, du cancer et diverses pathologies. Le déficit économique est aussi considérable. Pour l’année 2015, la facture a été particulièrement salée avec une perte estimée à  672 millions d’euros. Comme principale cause, le rapport de l’Agence chinoise des sciences sociales dénonce l’utilisation abusive des pesticides et de fertilisants chimiques. Il y a quelques mois, Zhang Taolin, ministre chinois de l’Agriculture, a indiqué que les agriculteurs utilisaient 550 kg d’engrais chimiques pour un hectare d’arbres fruitiers et 365 kg pour une même superficie de légumes. À l’échelle mondiale, 35% de produits phytosanitaires utilisés sont employés par les cultivateurs chinois. Cela équivaut aux quantités pulvérisées en Inde et aux États-Unis réunis. Par conséquent, 800.000 hectares de champs à travers la Chine se retrouvent contaminés par les pesticides.

Mis à part les pesticides, le rapport de l’Académie chinoise des sciences sociales dénonce aussi l’existence d’huile frelatée sur le marché. Il s’agit d’huile déjà utilisée par les restaurants et récupérée dans les égouts. Elle est remise à neuve par les trafiquants eux-mêmes dans des camion-citernes leur servant de « laboratoire » ou encore dans des usines clandestines. Neuve, une façon de parler puisque c’est un produit cancérigène. Pourtant, elle représente 10% de la totalité des huiles alimentaires consommées dans la République Chinoise. Ce trafic est estimé à des centaines de millions de yuan. Il constitue également la principale source de revenus de milliers de personnes à Pékin. Le Taïwan et d’autres pays sont également concernés par ce phénomène.

Suite à ces tricheries sur l’agro alimentation locale, une partie de la population chinoise se tourne vers les produits importés, quitte à dépenser plus. Le lait en poudre figure parmi la liste, une situation au profit des pays producteurs comme l’Australie et l’Allemagne, mal vue par les vendeurs locaux.