Pollution atmosphérique : les villes africaines ne sont pas épargnées

Ces cinq dernières années, le niveau de particules fines en milieu urbain a augmenté de 8 %. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) tire la sonnette d’alarme dans son « rapport mondial sur la pollution de l’air, publié en mai. La pollution de l’air dans les métropoles africaines dépasse largement les seuils recommandés par l’agence.  

 

La pollution de l’air s’aggrave en Afrique

Environ neuf villes sur dix de plus de 100.000 habitants ne respectent pas les consignes de l’OMS concernant la qualité de l’air. Les émissions de particules fines de certaines villes dépassent donc le seuil autorisé. « Dakar par exemple, avec son plus d’un million d’habitants, dépasse de trois fois les limites fixées par l’Organisation sur la concentration des petites et fines particules », souligne le rapport. Les activités humaines sont bien sûr à l’origine de cette pollution, les feux domestiques, mais également le transport, l’industrie et l’incinération des déchets.

Le premier problème dans la lutte contre la pollution atmosphérique en Afrique est l’insuffisance de documents. « En Afrique, il n’y a pas de réseaux de mesures de qualité de l’air », regrette Cathy Léal Liousse, directrice de recherche au CNRS et coordinatrice du pôle Pollution de l’air et santé au sein du programme Dacciwa, chargé de collecter des données sur la qualité atmosphérique en Afrique. Cela pourrait s’expliquer par le fait que le continent n’était pas concerné par cette pollution de l’air avant.

 

Une menace pour la santé

La pollution de l’air tuerait chaque année 6,5 millions de personnes dans le monde, ce qui est plus important que l’impact de la tuberculose, du SIDA et des accidents de la route. La consommation d’énergie est un facteur considérable, 85 % des émissions de particules fines et une grande majorité de celles d’oxydes d’azote et de dioxydes de soufre. Les zones les plus affectées se trouvent en Asie, en Europe de l’est et en Afrique.

Dans le continent africain, ce sont 200.000 personnes qui meurent à cause de la pollution atmosphérique. Si cette tendance perdure, ce sont 600.000 personnes qui pourraient mourir en 2050, selon les chiffres de l’OMS. « La pollution atmosphérique en milieu urbain continue de progresser à un rythme alarmant, avec des effets dévastateurs pour la santé humaine », alerte le docteur Maria Neira, directrice du département Santé publique à l’OMS.

Ce mois de juillet est le mois du changement en matière de qualité de l’air pour de nombreuses villes. C’est par exemple le cas à Paris qui interdit à la circulation les vieux véhicules polluants. Sur le continent africain, l’Afrique du Sud et le Bénin ont déjà pris des mesures et adopté des politiques de réduction de pollution. Toutefois, la progression de la prise de conscience doit s’accélérer.