Paris : place aux vignettes anti-pollution

Paris a entamé la première étape d’un arsenal de mesures pour lutter contre la pollution atmosphérique ce vendredi. A partir de ce jour, les voitures considérées comme étant les plus polluantes seront interdites en semaine dans la Ville de lumière. Explications…

 

Entrée en vigueur des vignettes

Très tôt ce matin, une trentaine de policiers ont effectué des contrôles auprès des automobilistes sur la place de la Nation. Principal objectif : sensibiliser ces derniers aux nouveaux règlements concernant la circulation sur Paris et plus précisément : les vignettes. Il est à noter que la maire de la ville, Anne Hidalgo, a instauré des mesures de restriction automobile pour lutter contre la pollution atmosphérique. Si les bus, les cars et les poids lourds les plus anciens ont été bannis depuis l’année dernière, c’est maintenant au tour des voitures de particuliers et utilitaires les plus polluantes de disparaitre.

A partir de ce 1er juillet 2016, les véhicules individuels à essence et au diesel antérieurs au 1er janvier 1997 ainsi que les deux roues mis en circulation avant le 1er juin 1999 seront interdits de circulation sur tout Paris entre 8 à 20 heures pendant la semaine. Et c’est là que les vignettes entrent en jeux, elles vont jouer le rôle de « certificat qualité de l’air » et permettre ainsi d’identifier les véhicules les plus polluants.

Certes, les vignettes ne sont pas obligatoires mais elles sont indispensables en cas de restrictions de circulation. Il est à noter qu’en cas de pics de pollution, seules les voitures portant des vignettes pourront circuler. Le non-respect de la restriction est passible d’une amende située entre 45 à 180 euros. Il est donc conseiller de lancer sa commande sur  www.certificat-air.gouv.fr dès maintenant.

 

Pollution réelle du trafic routier

Paris abrite 750.000 voitures particulières dont 50.000 sont antérieures à 1997 et 3.000 deux-roues sont matriculées avant 1999. Chaque jour, 400.000 d’entre elles circulent dans la capitale mais seules 4.400 seront affectées par les restrictions dont 1.300 utilitaires légers et 3.700 deux-roues. En 1998, une mesure de restriction connue sous le nom de « pastille verte » a été initiée par le gouvernement Jospin pour interdire la circulation des voitures polluantes. Mais par faute d’efficacité, le dispositif a été rapidement abandonné.

Et pourtant, le trafic routier est l’une des principales sources de pollution atmosphérique à Paris. Chaque année, les émissions d’oxydes d’azote ou NOX dues aux voitures représentent 78,3 tonnes au kilomètre carré. Le trafic routier est ainsi responsable d’au moins 50% des émissions de PM10 dans la capitale (7,8 tonnes au kilomètre carré). Une moyenne particulièrement élevée par rapport à celle de l’Ile-de-France qui affiche 1,3 tonne au kilomètre carré.

Ayant effectué une étude sur l’impact de ce plan anti-pollution, Airparif a indiqué que les émissions de NOX baisseront de 5% au minimum et les particules fines PM10 de 3%. Cette baisse devrait ainsi améliorer la qualité de l’air dans la capitale. Il est à noter que la pollution de l’air tue près de 48.000 personnes chaque année à travers l’hexagone, soit 9% des morts annuelles.