Enfants pauvres, les grands oubliés de la société

Les inégalités persistent et les plus démunis sont toujours laissés pour compte. Dans une vidéo choquante, Unicef pointe du doigt l’indifférence de la société envers les pauvres, les enfants pauvres.

 

L’indifférence envers les pauvres

Dans le cadre de sa campagne intitulée #FightUnfair, Unicef a mis en ligne une vidéo, tournée dans les rues de Tbilissi en Géorgie, mettant en scène une petite fille de six ans, Anano. « Que feriez-vous si vous voyez un enfant de six ans seul dans la rue ? », tel est le titre de cette vidéo-test. La vidéo de trois minutes démontre le changement de comportements de la société en fonction de l’apparence et surtout son indifférence envers les personnes pauvres, même des enfants.

En portant des vêtements chics, elle attire toute l’attention et les passants n’hésitent pas à lui demander si elle s’est perdue ou si elle a besoin d’aide. Par contre, en ayant le visage sale et les habits déchirés, elle est complètement ignorée et un homme, dans un restaurant, demande même à ce qu’on la fasse sortir. Ce dernier geste a particulièrement « choqué » et a « bouleversé » la petite fille, le tournage a ainsi été arrêté.

« Pour résumer notre expérience, nous utiliserons seulement un mot : INJUSTE. Il y a de nombreux enfants dans les rues qui subissent eux aussi ce genre d’attitude et qui ont besoin d’attention et de soins » a déploré l’Unicef. Pour sensibiliser la société, Anona lance à la fin de la vidéo : « Imaginez comment ça se passe pour des millions d’enfants qui sont rejetés tous les jours ».

 

Situation des enfants pauvres dans le monde

Cette vidéo accompagne le rapport publié par l’Unicef le 28 juin dernier sur la situation des enfants dans le monde. Et le constat est sans appel : « il y a encore un nombre considérable d’enfants laissés pour compte ». En effet, malgré les progrès de ces dernières années : 167 millions d’enfants à travers le monde sont menacés par la pauvreté et 750 millions d’autres seront mariées durant leur enfance d’ici 2030.

Cette situation critique touche particulièrement les enfants de l’Afrique subsaharienne, de l’Inde et du Pakistan. D’ailleurs, Justin Forsyth a soulevé que « les progrès ne sont pas équitables » et que « si nous ne privilégions pas les plus défavorisés, nous n’arriverons pas à progresser plus vite ». Mais supprimer cette inégalité est encore une lourde tâche qui nécessite au moins 5,5% du PIB des pays concernés pour une éducation accessible à tous.

A la fin du rapport, l’Unicef émet cinq recommandations dont l’amélioration des connaissances relatives aux oubliés, la coordination des efforts pour lutter contre tous les aspects du dénuement, l’innovation des mesures pour atteindre les enfants les plus défavorisés, l’investissement dans des programmes visant à éradiquer les inégalités et l’implication de tous les acteurs.