La détresse des enfants yéménites

Yémen est ravagé par une guerre sanglante depuis maintenant plus d’un an. Et dans cette situation, les enfants en sont malheureusement les premières victimes.

 

Situation catastrophique des enfants au Yémen

Après un an de guerre, la situation au Yémen ne semble pas s’améliorer. Au contraire, elle se dégrade de jour en jour et la violence s’accrue. Malheureusement, ce sont les enfants qui sont les plus touchés et les plus affectés par cette situation. Ainsi, le mardi 29 mars dernier, le Fonds des nations unies pour l’enfance (UNICEF) a décidé de sonner l’alarme en publiant « Children on the brink ». C’est un rapport qui relate les conditions de vie catastrophique, et qui ne cessent de se détériorer, des enfants au Yémen.

Selon ce rapport, 934 enfants ont été tués et 1.356 autres ont été blessés depuis mars 2015. En moyenne, au moins six enfants par jour ont donc été tués ou blessés. La grande majorité d’entre eux vivaient dans les villes de Sanaa, d’Aden, de Hajjah et de Taiz. Au total, les enfants représentent près du tiers des décès côté civil depuis le début de la guerre. En outre, le rapport dévoile aussi la participation active des enfants dans le conflit. Soit ils s’occupent des check-points, soit ils tiennent carrément des armes. D’après les enquêtes menées par l’UNICEF, les parties en conflit ont recruté 848 enfants soldats dont la plupart avaient à peine dix ans.

En tout, l’organisation a recensé plus de 1.560 cas de violations des droits des enfants à travers tout le pays. Et si ces chiffres sont déjà catastrophiques, l’UNICEF souligne que « ils ne représentent que la partie émergée de l’iceberg ». En effet, avec l’intensité croissante des attaques, les enquêteurs n’ont pas pu accéder à plusieurs régions du pays.

 

« Victimes collatérales »

Au Yémen, les enfants vivent donc sous une menace croissante au quotidien. D’ailleurs, Julien Harneis, le représentant de l’UNICEF au Yémen a souligné que « Ils sont tués ou blessés dans tout le pays et ne sont plus en sécurité nulle part. Même jouer ou dormir peut être dangereux ».  Généralement, les attaques ne cherchent pas à cibler volontairement les enfants. Ils font plutôt partie « des victimes collatérales et inutiles » : être au mauvais endroit au mauvais moment. Comme exemple, Harneis a rappelé l’attaque qui s’est déroulée dans le marché de Khamis et qui a coûté la vie à 119 personnes dont 22 enfants. Au total, soulève le rapport, les bombardements lancés à l’aveugle par l’Arabie Saoudite ont causé plus de 60% des décès des enfants depuis 2015.

Par ailleurs, la situation humanitaire du pays tout entier est effroyable. En effet, plusieurs millions de personnes à travers le pays n’ont plus accès ni à l’eau potable, ni aux produits de première nécessité, ni à l’électricité, ni au téléphone. Dans certaines villes, le prix de l’essence a même été multiplié par 400. En tout, 21,2 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence. Parmi eux, dix millions sont des enfants dont 320.000 sont menacés de malnutrition aiguë sévère et plus deux millions risquent de contracter des maladies diarrhéiques. Mais malgré une situation aussi catastrophique, la guerre au Yémen semble être oubliée…