Cri d’alarme sur la situation catastrophique au Yémen

La guerre persiste au Yémen et le pays est plus que jamais face à une grave crise humanitaire. Six ONG se sont regroupées jeudi dernier pour lancer un cri d’alarme sur l’indifférence du reste du monde face à cette situation catastrophique.

 

Une guerre oubliée…

« C’est dans l’indifférence générale que le Yémen s’enfonce dans le chaos » s’indignaient, Médecins du Monde, Handicap International, Première urgence internationale, Acted, Action contre la faim et Care dans un texte commun publié le jeudi 17 mars.

En effet, la situation humanitaire s’est considérablement dégradée dans ce pays, qui est considéré comme étant le plus pauvre du monde, depuis l’année dernière. En rappel, le pays est entré dans une sanglante guerre civile depuis le 25 mars dernier quand Abd Rabbu Mansour Hadi, le président, a demandé un appui militaire de la part de l’Arabie Saoudite. L’opération « Tempête décisive », visant à contrer les rebelles chiites Houthis par des frappes aériennes a ainsi été lancée.

Depuis, le nombre de victimes est estimé à 36.000 rapporte Jean-Pierre Delomier, le directeur de l’action d’urgence pour Handicap International (HI). Parmi eux, 6.200 personnes ont perdu la vie dont la moitié était des civils. Et, plus de quinze millions de personnes se retrouvent actuellement dans « des besoins humanitaires importants », dont 2,5 millions sont des déplacés internes et 250.000 autres ont trouvé refuge auprès de la Somalie a précisé Jean-François Corty, le directeur des opérations internationales pour Médecins du Monde.

En outre, de nombreuses pathologies liées à la grande précarité font leur apparition comme la fièvre typhoïde. Pourtant, les malades ne peuvent pas bénéficier de soins adéquats puisque 10 à 15% des structures médicales ont été ravagées par les bombardements incessants.

 

Appel pour un « Cessez-le-feu » immédiat !

Le 15 décembre dernier, un accord pour un cessez-le-feu a été signé entre les parties en conflits lors des pourparlers de paix organisés par les Nations Unies, en Suisse. Mais il n’a pas été respecté et les bombardements continuent à faire rage dans certaines régions du pays.

Face à la dégradation actuelle de la situation humanitaire, ces six ONG lancent un appel pour l’application d’un « cessez-le-feu » immédiat dans tout le pays afin de « faciliter le déploiement de l’aide et permettre de répondre à l’immensité des besoins humanitaires » en soulignant que « la situation se dégrade un peu plus pour les civils ».

De plus, elles réclament « une implication diplomatique internationale » pour que le Yémen sorte rapidement de cette sanglante guerre. Selon Hasan El Sayed, le directeur des opérations de Première urgence internationale, « le problème du Yémen est qu’il est un pays sans intérêt stratégique, ce qui justifie en partie ce financement inconséquent de la communauté internationale ».

En attendant que la communauté internationale daigne à réagir, la violence s’accrue et continue à faire des victimes au pays. Pas plus tard que le jeudi 17 mars, des raids aériens conduits par l’Arabie Saoudite ont visé un marché de la province de Hajja (ville contrôlée par les rebelles). Le bilan est lourd : au moins 119 personnes ont péri, dont 22 enfants et 47 autres ont été grièvement blessées.