Guerre au Yémen : le pays s’enfonce

Depuis l’année dernière, Yémen continue sa descente en enfer à cause de la guerre. Aujourd’hui, la situation est plus que catastrophique car la violence persiste et la famine menace une grande partie de la population.

 

La violence persiste

Alors que toute l’attention est actuellement portée sur la crise migratoire en Europe, la guerre qui ravage le Yémen, depuis l’année dernière, semble être invisible et oubliée.

En rappel, la guerre a éclaté au Yémen vers le mois de mars 2015 opposant le régime en place, soutenu par l’Arabie Saoudite et les rebelles Houthis, soutenus par l’Iran. Pourtant, comme dans toute autre guerre, les principales victimes sont bien évidemment les civils. Ainsi, depuis le début de la guerre, plus de 6.000 personnes ont perdu leur vie.

Et aujourd’hui encore, la paix semble lointaine malgré le « cessez-le-feu » signé entre les deux parties le 15 décembre dernier en Suisse, lors des pourparlers de paix organisés par les Nations Unies.

Hier, le mercredi 10 février, une maison de civils dans la région de Sanaa a été touchée par un raid aérien. Bilan : les cinq occupants de la maison ont tous péris dont Mounir al-Hakimi, un réalisateur d’une chaine de télévision dont le propriétaire est allié aux rebelles, sa femme ainsi que leurs trois enfants. En parallèle, un autre missile a détruit un dépôt appartenant à un concessionnaire automobile et a endommagé une école privée voisine.

Pour ces deux attaques, nombreux témoins ont affirmé que les missiles provenaient bel et bien de l’aviation arabe. D’ailleurs ce n’est pas la première fois que l’Arabie Saoudite est accusée de viser des cibles civiles. En effet, l’ONU a déjà émis la même accusation et a d’ailleurs demandé à la coalition menée par l’Arabie Saoudite de mettre en place une « commission d’enquête ».

 

La pauvreté s’aggrave

Depuis mars 2015, la guerre affecte plus de 21,2 millions de personnes, soit 82% de la population totale. A travers le pays, l’UNICEF a recensé près de 2,3 millions de déplacés, 14,1 millions de personnes en manque de soins et 19,3 millions de personnes n’ont pas accès à l’eau potable.

Mais plus alarmant, la guerre affecte surtout les plus fragiles : les enfants. En tout, près de 9,9 millions d’enfants se retrouvent aujourd’hui en danger et dans un grand besoin d’aide humanitaire.

Parmi eux, 1,3 millions d’enfants de moins de cinq ans risquent actuellement la malnutrition. Et la fermeture des 192 centres de l’UNICEF, destinés à lutter contre la malnutrition dans le pays, ne fait qu’aggraver la situation.

Pour leur venir en aide, l’UNICEF a récemment demandé une aide d’une valeur de 180 millions de dollars auprès de ses partenaires. Une partie de ce fond sera consacré à l’éducation dans le pays où 1,8 millions d’enfants sont, aujourd’hui, privés d’écoles.