Méningite en Afrique : un premier bilan alarmant

Les pays de l’Afrique de l’Ouest sont actuellement touchés par une épidémie de méningites. Si l’épidémie n’est pas nouvelle, elle semble particulièrement virulente cette année et le bilan est déjà lourd.

 

Plus de cas pour 2016 ?

Lors de sa réunion avec des experts sanitaires africains, le jeudi 03 décembre dernier, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a prévenu sur « les risques de nouvelles épidémies de méningites en 2016 en Afrique ».

Et l’organisation a vu juste car l’épidémie a fait son grand retour dès le mois de janvier de cette année. Depuis, plusieurs pays de la « ceinture africaine de la méningite », qui s’étend du Sénégal à l’Ouest de l’Ethiopie à l’Est, ont été affectés.

Au Ghana, 456 cas ont été enregistrés dans les neuf régions du pays. La plus touchée est celle de Brong Ahafo, qui a enregistré 188 cas et 55 décès. Le premier cas a d’ailleurs été signalé dans cette région. Ensuite, la région du Nord se place à la deuxième position avec 58 cas et 19 décès suivie du Haut Ghana occidental avec 17 cas et 6 décès.

Au Burkina Faso, 63 cas de méningites ont été détectés avec cinq décès mais les autorités locales n’ont pas précisé leurs localisations. En tout cas, ce chiffre connait une importante hausse par rapport à l’année dernière qui n’a enregistré que 29 cas durant la même période.

Et au Togo, le pays a enregistré 197 cas dont 16 décès à la date du 08 février. Ces cas ont été signalés à Dankpen, un district qui se trouve dans la partie nord du pays.

 

Une méningite particulièrement virulente

Depuis plusieurs années, les pays au sein de la « ceinture », sont touchés par une épidémie de méningites tout au long de la saison sèche, entre janvier et juin.

Une épidémie dont les conséquences ont pu être limitées depuis l’arrivée du vaccin contre le méningocoque A vers 2010. Mais, ce vaccin n’a pas servi lors de l’épidémie meurtrière qui a touché le Niger et le Nigéria l’année dernière.

En effet, entre janvier et juin 2015, une épidémie de méningites de groupe C, extrêmement rare a sévi dans ces deux pays. Le vaccin, destiné à lutter contre le groupe A, s’est avéré inefficace contre cet autre groupe. Bilan : 573 décès parmi les 8.500 cas détectés au Nigéria et 557 décès parmi les 5.221 cas au Niger.

Pourtant, selon l’OMS, l’épidémie qui touche actuellement les pays africains est de type C. En tout, plus de 500 millions de personnes, vivant dans cette « ceinture », pourraient être affectées durant cette période épidémique.

En rappel, la méningite d’origine bactérienne de type méningocoque est la plus grave de toutes les méningites car elle s’évolue rapidement et c’est la seule qui se peut se propager. De plus, même si elle est traitée assez rapidement, environ 5% à 10% des malades succombent dans les 24 heures après l’apparition des premiers symptômes.