Education des filles : l’ultime nécessité de notre génération

Plus de la moitié des enfants et adolescents privés de scolarisation à travers le monde sont des filles. Aujourd’hui, promouvoir leur éducation n’est pas seulement un des plus grands défis de notre génération mais surtout, et avant tout, une ultime nécessité pragmatique.

 

Comprendre la discrimination sexuelle en éducation

L’inégalité des sexes dans l’éducation est un sujet rarement traité par les médias. Pourtant, elle figure parmi les premiers obstacles pour lesquels de nombreuses jeunes filles sont privées d’écoles à travers le monde. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), les deux-tiers des 757 millions d’adultes analphabètes (recensés en 2015) sont des femmes. Et cette constatation n’a rien de surprenante puisque les filles ont moins de chance d’avoir accès à l’éducation que les garçons. Parmi les 121 millions d’enfants et adolescents privés de scolarisation en 2015, plus de la moitié sont des filles.

Ce problème est surtout visible dans les pays en développement. A cause de la pauvreté, les familles priorisent les garçons en matière d’éducation tandis que les filles sont surtout affectées aux différentes tâches domestiques (cuisine, ménage, lessive…). Pour ces familles, ce serait une perte de temps et une perte d’argents d’envoyer leurs filles à l’école alors qu’elles sont beaucoup plus utiles à la maison. D’ailleurs, elles sont souvent mariées très jeunes par mariage forcé. Une situation qui concerne une fille sur huit en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud et de l’Ouest. En outre, le fait de tomber enceinte trop tôt figure aussi parmi les raisons les plus fréquentes qui les poussent à quitter prématurément l’école.

Par ailleurs, les filles doivent entrer dans le monde du travail dès leur plus jeune âge (environ 8 ans) pour subvenir aux besoins de sa famille. Beaucoup d’entre elles subissent des formes de travail les plus avilissantes qui les réduisent au statut de domestiques, voire même d’esclaves dans certaines situations. Malheureusement, on constate que les gouvernements concernés par cette situation ne semblent pas y accorder beaucoup d’importances. Raison pour laquelle, 116 millions de filles sont de nos jours exploitées dans le monde et dont 11,3 millions d’entre elles ont perdu tous leurs droits en tant qu’enfant.

 

Comprendre l’importance de l’éducation des filles

Pour que cette situation change, il est important de démontrer que l’éducation des filles et des femmes n’est pas seulement bénéfique pour leur développement personnel mais aussi et surtout pour le développement de la société où elle vit ainsi que celui de son pays. En effet, une femme éduquée est beaucoup plus épanouie. Elle a plus d’autonomie et sera plus apte à prendre les bonnes décisions qui lui semblent meilleures pour elle, pour sa famille ainsi que pour son avenir.

D’abord, une femme éduquée est moins susceptible d’avoir des grossesses précoces. Le nombre d’adolescentes âgées de moins de 17 ans serait réduit à 10% en Afrique subsaharienne et en Asie si elles terminaient leurs études primaires. Et mieux encore, il serait réduit à plus de 60 % si elles achevaient leurs études secondaires. Ceci diminuerait considérablement le nombre de décès des enfants de moins de cinq ans (diminution de 15%) ainsi que le nombre d’adolescentes qui meurent pendant l’accouchement (diminution de 70%).

De plus, l’éducation de la femme a des impacts directs sur la démographie d’un pays. Une femme instruite limite le nombre d’enfants qu’elle veut avoir. En Afrique subsaharienne, les femmes qui n’ont pas pu aller à l’école ont en moyenne six ou sept enfants. Et le chiffre tombe au fur et à mesure où la femme a été scolarisée : si elle a terminé son étude primaire le nombre passe à 5 et il passe à 3 si elle a suivi des études secondaires. Ici, l’éducation va donc permettre de réduire le taux de natalité dans un pays.

En outre, une femme éduquée sera beaucoup plus susceptible au fait que son enfant devrait recevoir les nutriments indispensables pour son développement et s’assure ainsi que ses besoins nutritionnels soient satisfaits. Même chose côté hygiène, elle saura appliquer les pratiques de santé et d’hygiène adéquates (laver les mains, utiliser les toilettes…). Tout cela aide à éloigner durablement le spectre de la malnutrition et les maladies liées au manque d’hygiène.

Et, les femmes qui ont effectué des études supérieures ont une arme solide pour lutter contre les injustices qui ont longtemps été infligées aux femmes : mariage forcé, les mutilations sexuelles (excisions), les tortures et surtout les viols qui sont surtout utilisés comme arme de guerre dans certains pays comme le Soudan du Sud ou encore le Congo.