Une série d’atrocités au Soudan du Sud

Depuis 2013, Soudan du Sud est en proie à une sanglante guerre civile. Le vendredi 11 mars, l’ONU est sortie de son silence pour dénoncer  la situation catastrophique des droits de l’homme dans le pays.

 

« Crimes contre l’humanité »

Des éléments accablants témoignant des actes d’atrocités commis au Soudan du Sud se dévoilent petit à petit. Après le choquant rapport d’Amnesty International qui dénonçait le meurtre de plus de 60 hommes et garçons commis par des soldats de l’armée gouvernementale dans des conditions atroces, c’est au tour de l’ONU de publier les résultats de ses enquêtes.

Ainsi, dans son rapport sur le Soudan du Sud, l’ONU fournit des détails concernant une série de violation extrême des droits de l’homme : viols, massacres, arrestations illégales… Des atrocités qui ciblent particulièrement des civils accusés d’apporter leur soutien à l’opposition, et plus précisément ceux qui appartiennent à la tribu Nuer ( à laquelle appartient Riek Machar, le président de l’opposition).

Premier fait dénoncé dans le rapport : le viol en masse commis par des forces gouvernementales. Ainsi, il raconte en détails l’histoire de cette femme attachée sur un arbre et qui a assisté au meurtre de son mari et au viol de sa fille de 15 ans par dix soldats. Il raconte aussi le viol de plusieurs enfants, qui, pour la plupart, n’avaient que 9 ans. Durant l’année 2015, dans une période de cinq mois, l’ONU a recensé plus de 1.300 cas de viols, enregistrés dans l’Etat d’Unité. Et le nombre risque d’être plus catastrophique puisque Soudan du Sud est composé de dix Etats en tout. D’ailleurs, l’organisation précise que « Selon des sources crédibles, des groupes alliés au gouvernement sont autorisés à violer les femmes en guise de salaire ».

Deuxième fait exposé dans le rapport : les massacres. A part les viols, les forces gouvernementales auraient tué des femmes, des enfants, des hommes, des handicapés, des personnes âgées dans des conditions atroces : brûlés vifs, pendus sur les arbres, découpés en plusieurs morceaux, exécutés…

 

Le bilan de ces trois ans de guerre

Dans ce rapport, les crimes sont surtout attribués pour les soldats appartenant au régime de Salva Kiir mais ça ne veut pas dire que les éléments de l’opposition n’ont commis aucun crime. Ils ont effectué des crimes comme des pillages, assassinats… mais avec moins d’atrocités et de barbarie.

Selon les derniers chiffres de l’ONU, plus de 50.000 personnes ont perdu la vie au Soudan du Sud depuis le début de la guerre en décembre 2013. Des chiffres qui ont suscité le débat puisque l’AFP assure de son côté que « Pour des travailleurs humanitaires et officiels préférant conserver l’anonymat, le total des morts pourrait avoisiner les 300.000, soit autant qu’en cinq ans de guerre en Syrie ».

Par ailleurs, près de 6,1 millions de personnes se retrouvent actuellement dans un grand besoin d’aides humanitaires pour survivre dont 2,3 millions d’entre elles sont des déplacés internes.

En outre, plus de 15.000 enfants ont été recrutés, soit par le régime, soit par les rebelles pour renforcer leur armée. Et 200.000 civils vivent actuellement dans les camps de déplacés protégés par l’ONU, nécessitant une aide d’une valeur de 1,1 milliard d’euros.