Fukushima, cinq ans après

Il y a cinq ans de cela, Japon a été secoué par un violent séisme qui a conduit à l’explosion de l’une de ces centrales nucléaires. Si le pays s’est reconstruit depuis, les conséquences sur la santé causées par les radiations ne se sont pas pour autant dissiper.  

Les effets nocifs persistent

Le mercredi 09 mars, Physicians for social responsability (PSR) et International Physicians for the Prevention of Nuclear War (IPPN), deux ONG américaines qui militent contre l’énergie nucléaire, ont publié un rapport d’étude alarmant concernant une hausse probable du nombre de personnes atteintes de cancer au Japon.

Selon ce rapport, plus de 10.000 personnes ayant été exposées aux radiations lors de l’explosion de la centrale nucléaire de Fukushima risquent de développer un cancer. Parmi eux, 116 enfants vivant aux alentours de la centrale présentent, actuellement, une forme agressive ou généralisée du cancer de la thyroïde.

En outre, le rapport précise que les personnes ayant participé aux secours et au nettoyage du site ont été particulièrement exposées à une dose importante de radiation. En tout, la santé de plus de 25.000 employés est donc gravement menacée.

Mais les risques ne concerneront pas seulement Fukushima et ses environs, les deux ONG redoutent un niveau de radiation beaucoup plus important qui toucherait même l’ensemble du Japon, soit entre 9.600 et 66.000 cas au total.

D’après les estimations de Dr Catherine Thomasson, directrice de PSR : « Les retombées de santé publique de Fukushima vont hanter le Japon pendant des années et cet héritage ne doit pas être poussé sous le tapis par les partisans de l’énergie nucléaire ».

 

Cinq ans plus tôt…

Le 11 mars 2011 s’inscrit probablement comme la date la plus catastrophique dans l’histoire de Japon. En une seule journée, trois événements tragiques ont frappé le pays : un séisme, un tsunami et une explosion nucléaire.

Vers 14h46 (heure locale), un séisme de magnitude 9 a frappé le large des côtes de l’île de Honshu (nord-est du pays). Son épicentre se trouvait à 130 kilomètres de la ville de Sendaï avec une profondeur de 32 km. Dix minutes plus tard, un tsunami dévastateur, dont les vagues pouvaient aller au-delà de dix mètres de haut par endroit, s’abattait sur cette zone.

Parmi ces zones, la centrale de Fukushima a été particulièrement affectée par ce tsunami. Dès le 12 mars, une série d’explosions (suite aux violentes secousses) ont eu lieu sur la centrale, durant laquelle, plusieurs tonnes de radionucléides ont été éjectées dans l’atmosphère.

Par conséquent, plusieurs milliers de personnes, vivant dans une zone de moins de 20 km de la centrale, ont été obligées de quitter leurs maisons. Deux ans plus tard, les autorités locales ont finalement publié le bilan officiel de cette journée noire : 15.881 morts et 2.668 portés disparus. Et, les effets des radiations ne se sont toujours pas dissipés.