Une issue possible pour la crise migratoire?

La crise migratoire persiste et les migrants continuent à arriver en masse sur les îles grecques. Pourtant, leur route est plus que jamais étroite et les options sont de moins en moins nombreuses.  

 

La Grèce est à bord de l’explosion

Prise au piège par la crise migratoire, la Grèce sombre petit à petit vers une crise humanitaire d’une grande envergure. En effet, la situation s’est dégradée sur le sol grec depuis que les pays des Balkans ont décidé de fermer leurs frontières aux migrants.

Depuis le début de cette semaine, les migrants ne peuvent plus emprunter la route des Balkans, sauf exception humanitaire ou pour ceux qui veulent déposer une demande d’asile sur l’un de ces pays.  La fermeture a été lancée par la Slovénie le mercredi 09 mars dernier, et rapidement, les autres pays ont pris les mêmes dispositions.

A cause de cette décision, plus de 40.000 migrants se retrouvent actuellement coincés sur le territoire grec. En attendant de trouver une solution efficace, la Grèce les incite à rejoindre l’un des différents centres d’accueil de migrants, installés d’urgence dans le pays, pour éviter tout dérapage.

Et pourtant, les conditions de vie dans ces centres sont plus que déplorables, particulièrement dans le camp d’Idomeni où s’entassent près de 14.000 migrants, majoritairement syriens et irakiens, et dont 40% d’entre eux sont des enfants selon les estimations de Médecins sans frontière (MSF).

 

La Turquie profite de la situation

L’urgence de l’accord entre l’UE et la Turquie est donc plus que pressante. Pourtant, Ankara commence petit à petit à jouer de sa position de force. En effet, le pays a augmenté les enchères et a réclamé trois milliards d’euro supplémentaires au montant convenu dans l’accord.

Une demande qui a suscité de vives critiques de la part des pays membres de l’UE. Questionnée sur ce sujet, Angela Merkel a souligné, ce jeudi 10 mars, que la décision n’appartient pas uniquement à Ankara et que l’opinion du Haut-Commissariat aux Réfugiés aura un poids important.

Mais la Turquie ne compte pas s’arrêter là. Ce jeudi, par la voix de Volkan Bozkir, son ministre aux affaires étrangères, Ankara a tenu à faire quelques précisions concernant la mise en application de cet accord s’il voyait finalement le jour. Ainsi, il a précisé que « les réadmissions ne seront pas rétroactives ». De plus, son pays préfère modifier les « millions » en « milliers ou dizaines de milliers ».

Et enfin, Bozkir a particulièrement souligné que « la proposition faite par la Turquie ne concerne pas les migrants qui sont actuellement sur les îles grecques ». Une annonce qui risque de déplaire à Athènes. En tout cas, l’accord devrait être normalement finalisé d’ici le prochain sommet de l’UE, prévu le 17 et 18 mars prochain.