Migrants : la route des Balkans se rétrécit

Alors que l’UE n’a toujours pas trouvé de solution adéquate face à la crise migratoire, les pays des Balkans continuent à imposer des règles restrictives au niveau de ses frontières. Dernièrement, c’est la Slovénie qui a décidé de fermer sa frontière, une décision qui entraîne un effet domino dans les autres pays des Balkans. 

 

La route des Balkans se ferme

Ce mercredi 09 mars, la Slovénie a annoncé la fermeture de sa frontière aux migrants alors qu’il y a quelques jours, le pays autorisait encore le passage de quelques centaines de syriens et d’irakiens. Cette fermeture prendra effet dès aujourd’hui à partir de minuit pour une durée indéterminable.

Sauf « exceptions humanitaires », la frontière ne s’ouvrira plus qu’aux migrants qui envisagent de déposer une demande d’asile sur le territoire slovène. Pourtant, cette option n’intéresse qu’une infime partie parmi les 850.000 personnes qui ont débarqué sur les îles grecques depuis le début de l’année. Et les autorités slovènes comptent bien imposer une sélection sévère parmi les demandeurs d’asile.

De son côté, la Macédoine a annoncé qu’elle adoptera aussi les mêmes règles. Pourtant, le pays a déjà durcit sa sélection au niveau de sa frontière avec la Grèce depuis le dimanche 21 février dernier. En effet, le pays n’accordait plus le passage qu’aux réfugiés syriens et irakiens qui disposaient de pièces d’identité valides et « d’un laissez-passer » venant de l’un des hostpots installés en Grèce.

Cette mesure va donc pratiquement fermer la route des Balkans aux migrants. Si vers le début de l’année, la Slovénie, la Croatie, la Macédoine et la Serbie se sont mis d’accord pour instaurer un quota commun de 580 migrants par jour, actuellement, le quota tombe donc entre 50 et 300 migrants par jour.

 

La mise en place d’un plan est plus que jamais urgent

Cette mesure est une arme à double tranchant. D’une part, elle va décourager ceux qui comptaient rejoindre l’Europe donc limiter l’afflux de migrants. De l’autre, elle condamne la Grèce, première porte d’entrée des migrants venant de la Turquie, à contenir à elle seule les arrivées. Pourtant, plus de 36.000 personnes sont bloquées sur le territoire grecque et dont 13.000 à Idomeni, depuis que la Macédoine a décidé de durcir ses règles vers la fin du mois de février.

Cette nouvelle décision survient alors que les pays européens n’arrivent toujours pas à trouver une solution adéquate face à cette crise migratoire, ou peut-être que la bonne solution n’existe finalement pas. En tout cas, le lundi 07 mars dernier, les membres du Conseil européen se sont réunis pour « un sommet de la dernière chance » concernant la crise migratoire à Bruxelles. Durant ce sommet, la Turquie a profité de sa position de force pour demander une aide d’une valeur de trois milliards d’euros en plus du montant qui est déjà promis par l’UE pour aider le pays à gérer les migrants sur son territoire.

Face à cette nouvelle demande d’Ankara, l’UE s’est donnée dix jours supplémentaires pour y réfléchir. Mais avec cette fermeture rapide de la route des Balkans, elle devrait apporter une réponse beaucoup plus rapide pour éviter qu’une crise humanitaire n’éclate en Grèce.