Migrants : une série de naufrages en mer Egée

Le froid et les mauvaises conditions météorologiques de cette période hivernale ne semblent pas démotiver les migrants à traverser la mer Egée. En ce début d’année, le bilan ne cesse de s’alourdir.

 

Un vendredi noir sur la mer Egée

Depuis le début de la crise migratoire en 2015, la journée du vendredi 22 janvier 2016 est surement parmi les plus sombres. En une seule journée, la mer Egée a fait 44 victimes dont une vingtaine d’enfants.

Dans la nuit du jeudi à vendredi, trois naufrages, à quelques heures d’intervalles, se sont produits au large des côtes grecques : Farmakonissi et Kalolimnos. Entre opération de sauvetage et de recherche des corps, les garde-côtes turcs n’ont eu aucun répit.

Dans le premier naufrage, vers minuit, le bateau qui transportait plus d’une cinquantaine de personnes a chaviré après une collision avec des rochers. Si 48 personnes ont pu atteindre les côtes de Farmakonissi, sept autres ont péri dont six enfants et une femme.

Quelques heures à peine après ce premier naufrage, un nouveau drame se produit au large de Kalolimnos. Le bilan est beaucoup plus lourd : seules 26 personnes ont survécu et 34 corps sans vie ont été repêchés dont 11 enfants et 16 femmes.

Et finalement, un troisième naufrage s’est produit au large de Didim où trois enfants ont perdu la vie.

Mais ce bilan risque de s’alourdir car les survivants ont signalé plusieurs dizaines de disparitions.

 

La crise migratoire persiste

La crise migratoire semble beaucoup plus pire que celle de l’année dernière. En effet, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), entre le 1er et le 18 janvier, les îles grecques ont enregistré 31.000 arrivées et la mer Egée a noyé 77 personnes.

Pourtant, les traversées sont  plus que dangereuses en cette période hivernale. D’ailleurs les autorités grecques tout comme les ONG ne cessent de mettre en garde sur le risque croissant encouru durant les traversées depuis le début de l’année.

En effet, les conditions météorologiques sont plus que catastrophiques sur la mer Egée. Avec le froid et le vent, l’arrivée de la neige réduit encore plus la chance de survie des naufragés.

Mais de telles conditions ne freinent jours pas ces centaines de personnes qui tentent chaque jour, la traversée dangereuse à bord de petites embarcations de fortune en provenance de la Turquie.

Force est de constater que l’accord signé entre l’UE et la Turquie vers la fin du mois de novembre 2015 ne semble pas porter ses fruits. En effet, rappelons-le, la Turquie s’est engagée à améliorer le contrôle de ses frontières et de lutter contre les embarcations de fortune, en échange d’une aide financière de la part de l’UE.