Le sort incertain des enfants migrants disparus

Le sort des enfants migrants disparus, annoncés le mois dernier par Europol, continue à inquiéter plusieurs ONG et associations. Aujourd’hui, c’est une association musulmane allemande qui sonne l’alarme pour mobiliser les européens à se soucier du sort de ces enfants. 

 

Exploitation des réfugiés mineurs disparus ?

Le 31 janvier dernier, Europol a déclaré la disparition de 10.000 enfants migrants non accompagnés dès leur arrivée en Europe. Jusqu’à maintenant, aucune de ces disparitions ne fait l’objet d’une enquête sérieuse et le sort de ces milliers d’enfants reste toujours incertain.

Ce qui est sûr, en tout cas selon un porte-parole de la police criminelle fédérale (BKA), c’est que 4.749 d’entre eux ont été portés disparus sur le territoire allemand. Parmi ce groupe, 431 sont âgés de moins de 13 ans et 4.287 ont entre 14 et 17 ans.

Face à l’inertie du gouvernement allemand, le Conseil central des musulmans d’Allemagne (ZMD) a tenu une conférence de presse, le jeudi 11 février, pour sonner l’alarme quant à un possible lien entre ces disparitions et les réseaux criminels.

En effet, Aiman Mazyek, le président du ZMD a déclaré : « Nous devons supposer que beaucoup de ces enfants et jeunes adolescents sont tombés dans les réseaux criminels, qu’ils sont contraints à la prostitution ou que certains de leurs organes ont été enlevés ».

Un lien auquel, Brian Donald, un responsable au sein  d’Europol a déjà soulevé durant son entretien avec l’hebdomadaire britannique The Observer, vers le mois de janvier dernier, en affirmant que l’agence policière disposait de « preuves de certains de ces enfants par des réseaux criminels ».

 

Quelles sont les précautions à prendre ?

Une telle situation démontre, encore une fois, la mauvaise gestion dans les différents centres d’accueil de réfugiés en Europe. Pour y remédier, le ZMD propose la séparation des femmes seules et des enfants non accompagnés du reste du groupe pour assurer leur protection.

Durant l’année 2015, Europol a recensé près de 270.000 enfants migrants sur le territoire européen. La majorité d’entre eux sont non accompagnés, soit ils ont perdu leur accompagnateur en route, soit ils espèrent trouver des membres de sa famille en arrivant en Europe… Ceux qui ne retrouvent pas sa famille et ne sont pas rapidement envoyés dans les centres d’accueil seront livrés à eux-mêmes, ce qui les rend plus que jamais vulnérables. Ils deviennent ainsi des proies faciles pour les réseaux criminels qui sont particulièrement actifs entre la Roumanie et l’Allemagne.

Pour prévenir, ZMD a décidé de distribuer des brochures pour tous les réfugiés et spécialement aux adolescents pour qu’ils sachent : à quel moment parle-t-on d’abus sexuel sur mineur, quels sont leurs droits et quelles sont les démarches à suivre pour signaler un cas d’abus sexuel.

En tant que collaborateur de ZMD dans ce projet, Johannes-Wilhelm Rörig a estimé que « la collaboration d’aujourd’hui avec le ZMD est une étape importante pour une meilleure protection de l’enfant en Allemagne ». De son côté, Aiman Mazyek a réitéré son appel pour une « mobilisation » de toute la société pour venir à bout de ce fléau.