UE : avis mitigés sur la crise migratoire

Pendant plus de six heures, les membres du Conseil européen ont discuté, jeudi soir, sur la gestion de la crise migratoire qui frappe l’Europe depuis l’année dernière. Un sujet qui continue à diviser les pays européens et face auquel, ils n’ont toujours pas trouvé de compromis.

 

Fermeture des frontières pour certains…

Plus occupés à convaincre le Royaume-Uni de rester au sein de l’Union européenne tout au long de la journée du jeudi 18 février dernier, les 28 dirigeants présents au Conseil européen n’ont pu trouver un créneau pour discuter de la crise migratoire que durant leur dîner.

Rapidement, le ton était monté et l’ambiance devenait de plus en plus tendue autour de la table. En effet, les dirigeants n’arrivaient pas à s’entendre sur les méthodes à utiliser pour gérer cette crise. Pourtant, l’heure est grave puisque l’été s’approche et le nombre de traversées risque d’augmenter considérablement durant cette période.

Parmi les solutions proposées : la fermeture des frontières au niveau de la Macédoine et de la Bulgarie. Une disposition qui est particulièrement défendue par le groupe de Visegrad (composé de la Pologne, la République Tchèque, la Slovaquie et la Hongie) qui a fermé ses frontières depuis le début de cette crise. Néanmoins, cette option commence à attirer de plus en plus les autres pays membres de l’UE qui ont décidé soit de fermer partiellement leurs frontières, soit d’imposer des contrôles plus stricts.

En parlant de contrôles plus stricts, l’Autriche a récemment durcit ses règles concernant l’accueil des migrants. En effet, mercredi 17 février dernier, le pays a annoncé l’instauration des quotas journaliers sur la frontière avec la Slovénie. Ainsi, Vienne ne permettra le passage qu’à 3.200 personnes par jour et seules 80 personnes par jour pourront déposer une demande d’asile. Néanmoins, le pays a assuré qu’il soutient le projet de Berlin pour « une nouvelle répartition des réfugiés ».

 

Pression sur la Turquie pour d’autres

Mais malgré ce soutien de l’Autriche, Angela Merkel peine à soumettre son projet aux autres pays membres de l’UE. Depuis le début de la crise, Berlin a montré un intérêt particulier pour l’accueil des réfugiés. D’ailleurs, le pays a accueilli plus d’un million de demandeurs d’asile durant l’année 2015.

Pour cette année 2016, la chancelière compte toujours rester sur cette voie mais en imposant, cette fois-ci, des limites. Contrairement au groupe de Visegrad, Berlin cherche surtout à limiter les entrées plutôt que de les arrêter complètement. Ainsi, le pays s’oppose fermement à la fermeture des frontières qui condamnerait la Grèce et d’autres pays du Balkans n’appartenant pas à l’UE comme la Serbie à contenir seuls les entrées des réfugiés.

A la place, l’Allemagne propose un renforcement des contrôles au niveau de la Turquie qui est la première porte de passage des réfugiés vers l’Europe. Pourtant, un accord a déjà été signé entre la Turquie et l’UE vers la fin de l’année dernière pour qu’Ankara améliore l’accueil des réfugiés sur son territoire afin de les convaincre de rester et qu’il améliore aussi les contrôles au niveau de ses frontières et ses océans.

Mais  cet accord tarde à porter ses fruits puisque près de 2.000 migrants par jour continuent à arriver sur le territoire européen, en provenance de la Turquie. En tout cas, les membres du Conseil semblent être d’accord sur le fait qu’Ankara joue un rôle important dans cette crise. Ainsi, ils ont décidé de convoquer « une réunion spéciale » avec la Turquie vers le début du mois de mars prochain.