Crise migratoire : la réticence croissante des pays européens

A quelques heures de l’ouverture officielle du sommet de Bruxelles, la crise migratoire est plus que jamais au cœur des préoccupations des pays européens. D’une part, l’Autriche a instauré de nouvelles mesures et de l’autre, les pays du Balkans se montrent de plus en plus agressifs.

 

Vienne durcit ses règles

Finis les avertissements, Vienne a décidé de passer à l’action. Le mercredi 17 février, l’Autriche a fait part des nouvelles mesures prises par son gouvernement pour limiter les entrées des migrants dans son territoire.

Ces mesures consistent principalement à instaurer des quotas journaliers au niveau de sa frontière avec la Slovénie. Ainsi, le pays va limiter le nombre de demandeurs d’asile à 80 par jour et le nombre de personnes en transit à 3.200 par jour. Normalement, ces mesures devront entrer en vigueur à partir de ce vendredi 19 février 2016.

En outre, l’Autriche va rétablir les contrôles au niveau des frontières qu’elle partage avec l’Italie, la Hongrie et la Slovénie. D’ailleurs, avec l’instauration de ces quotas, « quatre kilomètres de grillage » pourraient être installés au niveau de son poste à Spielfeld (avec la Slovénie).

Depuis le début de la crise, l’Autriche est devenu le principal pays de passage des migrants pour atteindre l’Allemagne. Durant l’année 2015, Vienne a accueilli plus de 90.000 migrants. En imposant ces nouvelles mesures, le pays espère « freiner » les entrées des demandeurs d’asile pour qu’elles ne dépassent pas les 37.500 pour cette année.

Néanmoins, Werner Faymanna, le chancelier autrichien social-démocrate, a assuré que : « mon pays continue de soutenir les efforts de nos partenaires européens pour trouver une solution commune ». D’ailleurs, son pays participera ce soir au sommet européen qui se déroulera à Bruxelles pour parler de ce sujet crucial.

 

Visegrad se montre menaçant

A quelques heures de son ouverture officielle,  ce sommet de Bruxelles suscite déjà le débat entre les pays membres de l’UE. En effet, un bon nombre d’entre eux ont clairement fait comprendre qu’ils sont contre le projet de répartition de réfugiés proposé par l’Allemagne.

En effet, la crise migratoire qui frappe l’Europe depuis l’année dernière fera partie des principaux points à discuter durant ce sommet, qui devra débuter vers 16 h (GMT) à Bruxelles, et particulièrement la récente proposition d’Angela Merkel.

Il y a quelques jours, la chancelière allemande a évoqué son projet de répartir plus de réfugiés à travers les pays membres de l’UE en échange d’une intensification de contrôle au niveau de la Turquie. Une proposition qui a été vivement désapprouvée, surtout par le groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, la Slovaquie et la République Tchèque).

En effet, ce groupe n’a pas hésité à pointer du doigt le manque d’implication de la Turquie pour contenir les migrants. Tomas Prouza, le président de Visegrad a d’ailleurs imposé un ultimatum à Ankara et lui donne jusqu’à « la mi-mars » pour « tenir ses promesses ». Au-delà de ce délai, si la Turquie ne fait pas ses preuves, le groupe envisage d’appliquer « un autre type de protection de la frontière européenne » en aidant, notamment, la Bulgarie et la Macédoine à fermer leurs frontières. Ce qui condamnera pourtant la Grèce à gérer seule la crise migratoire.