Fièvre de Lassa : une épidémie plus meutrière

Depuis quelques mois, les pays de l’Afrique de l’Ouest font face à une sévère épidémie de la fièvre de Lassa. Actuellement, la fièvre continue sa propagation et le bilan s’alourdit.

Au Nigéria : le bilan s’alourdit

Frappé par une grave épidémie de fièvre de Lassa depuis novembre dernier, le Nigéria vient de dépasser le cap des 100 morts depuis le début de ce mois de février. En effet, depuis sa réapparition jusqu’au 3 février dernier, le Centre national de contrôle des maladies a recensé 175 cas dans tout le pays dont 101 ont succombé.

La fièvre de Lassa n’est pas une nouvelle maladie au Nigéria, d’ailleurs elle a été détectée pour la première fois dans une localité nigériane du même nom. Par contre, cette nouvelle épidémie semble être beaucoup plus sévère et agressive que les précédentes.

En 2014, six cas seulement ont été déclarés dont un mort dans l’état du Plateau. Pour cette actuelle épidémie, le premier cas a été déclaré dans l’Etat de Bauchi. Rapidement, d’autres cas ont été signalés dans 15 autres Etats dont principalement à Abuja (la capitale) et à Legos.

 

Au Bénin, la fièvre progresse

Au bénin, la fièvre de Lassa a refait surface depuis le 28 janvier dernier. Depuis, elle continue sa progression et le nombre de victimes s’alourdit de jour en jour. Le mercredi 17 février, les autorités béninoises ont fait état de 19 morts parmi les 67 cas suspects. Parmi les décès, 13 ont été enregistrés au Borgou, 04 dans les collines, un dans l’Ouémé et un autre dans le Plateau.

Selon Lucien Toko, directeur national adjoint de la santé publique au Bénin, l’épidémie affecte actuellement 16 sur les 77 communes du pays. En outre, plus de deux cents personnes sont actuellement placées sous surveillance après avoir été en contact avec des personnes malades.

Malgré sa propagation, la fièvre passe presque inaperçue aux yeux des responsables politiques du pays qui sont encore occupés par leur campagne électorale. Pourtant, si aucune mesure n’est prise rapidement, l’épidémie risque de gagner du terrain et d’affecter tout le pays.

 

Comment prévenir la fièvre de Lassa

En rappel, la fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique catégorisée comme étant une « maladie virale aïgue ». Elle se transmet soit par contact direct avec l’urine ou les excréments des rats infectés, soit par un contact indirect (objet ou aliment infecté) ou soit par une transmission interhumaine (sang, urine, sperme…).

Le seul traitement disponible contre cette maladie est actuellement l’utilisation de médicaments à base de ribavirine. Par contre, ce traitement n’est efficace que si la maladie est détectée rapidement. Pourtant, la maladie ne présente aucun symptôme dans les 80% des cas, d’où sa détection souvent tardive.

De plus, aucun vaccin n’est pour le moment disponible pour se protéger contre la fièvre. Par contre, il est tout à fait possible d’opter pour la prévention. En effet, la principale cause de sa propagation est le manque d’information de la population.

Ainsi, il est important de lancer une campagne de sensibilisation dans chaque pays affecté pour que les habitants ainsi que les membres du personnel médical puissent détecter à temps la maladie. En outre, il est primordial d’imposer une « hygiène communautaire » pour que les rats n’entrent pas dans les habitations (élimination des ordures, maintien de la propreté à l’extérieur et à l’intérieur de la maison, adoption d’un chat…).