Fièvre Lassa : le nouveau fléau après Ebola

La fièvre Lassa sème actuellement la terreur au Nigéria. N’étant pas une nouvelle maladie, c’est surtout sa propagation et le nombre de décès qu’elle a engendré qui inquiètent les nigérians.

 

L’épidémie fait rage au Nigéria

Alors que les nigérians vivent déjà au quotidien dans la terreur à cause du groupe terroriste Boko Haram, voilà que la fièvre Lassa refait surface et les menace à son tour.

Détectée pour la première fois en 1950 dans une localité nigériane du même nom, la fièvre Lassa est réapparue dans le pays depuis l’année dernière. Actuellement, 17 Etats de 170 millions habitants ont été affectés.

La fièvre se propage très rapidement car au début du mois de janvier, seuls dix Etats dont Bauchi, Nasarawa, Niger, Taraba, Rivers, Edo, Kano, Plateau, Oyo et Gombe ont été affectés.

Au total, 76 personnes ont succombé parmi les 212 cas qui ont été signalés. Et une centaine de personnes, ayant été en contact avec des malades, sont actuellement recherchées.

La principale cause de ce grand nombre de décès est le manque d’information. La population tout comme les personnels médicaux ne sont pas suffisamment informés pour reconnaître rapidement la maladie.

Et ce manque d’information a bien été prouvé quand le gouvernement n’a annoncé la présence de la fièvre dans le pays qu’en janvier alors que les premiers cas ont été signalés vers le mois d’Août 2015.

 

Mais qu’est-ce que la fièvre Lassa ?

La fièvre Lassa est considérée comme étant « une maladie virale aïgue » qui provoque une fièvre hémorragique d’une durée d’une à quatre semaines.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, le contact avec des aliments ou objets ayant été contaminés par des excréments ou urine des rats affectés est le principal mode de transmission.

Mais la transmission interhumaine aussi est possible par contact direct avec du sang ou tout autre liquide biologique d’une personne ayant été affecté.

Dans les 80% des cas, la maladie est asymptomatique, ce qui la rend difficile à détecter. Dans les cas où le malade présente des symptômes, ceux-ci sont confondus à d’autres maladies : fièvre, fatigue, maux de tête, maux de gorge, douleurs thoraciques, nausées, vomissements, diarrhées…

Si la fièvre est détectée rapidement, le traitement antiviral à base de ribavirine semble bien être efficace. Par contre, dans les cas plus sévères, elle peut affecter sévèrement le foie, la rate et les reins et peut même causer la mort.

 

Tout le continent africain est menacé

La principale cause de cette maladie est la saleté. Pour Kano, la ville nigériane la plus touchée, les habitants produisent près de 2.000 tonnes d’ordures par jour, et pourtant seules 800 tonnes peuvent être ramassé par manque de moyens.

Même si les autorités nigérianes estiment être en mesure de contrôler l’épidémie tout comme ils ont maîtrisé celle d’Ebola, les autres pays du continent africain redoutent une éventuelle propagation.

D’ailleurs, des cas ont été signalés en début de cette semaine au Bénin, avec qui le Nigéria partage des frontières. En effet, deux décès ont eu lieu parmi les six cas suspectés, ces derniers étant des personnels médicaux ayant pris en charge une malade qui a présenté des symptômes de la fièvre Lassa et qui est décédée le 5 janvier dernier.

Selon le Centre américain de contrôle et de prévention des maladies (CDC), chaque année, 100.000 à 300.000 cas sont suspectés dans les pays de l’Afrique de l’Ouest dont 5.000 décès.