Quand la France s’enfonce dans la crise du logement

Même si la France figure parmi les pays développés, la pauvreté est tout de même bien présente dans le pays. Une pauvreté qui se traduit par la crise de logement qui a affecte dangereusement la santé de plusieurs milliers de personnes.  

 

« France, malade du mal-logement »

Le jeudi 28 janvier, la Fondation Abbé-Pierre a publié un rapport annuel intitulé « France, malade du mal-logement ». Il a été établi à partir des données de l’année 2013, qui ont été publiées par l’Insee en décembre dernier dans son édition « enquête nationale logement » ENL.

Selon ce rapport, près de 15 millions de français sont affectés par la crise du logement dont 3,8 millions sont actuellement mal-logés et 12,1 millions sont « fragilisés ».

Mais beaucoup plus alarmant, le nombre de sans-abri a augmenté de 50% entre 2001 et 2012. Ainsi, 141.500 personnes ont vécu dans les rues, dans les hôtels, dans les centres d’hébergement et dans les abris de fortune durant l’année 2013.

En outre, près de 2,1 millions de personnes ne bénéficient pas de confort dans leur foyer (pas d’eau courante, pas de toilettes à l’intérieur de la maison, des façades dégradées, manque de dispositifs de chauffage…) et 943.000 autres habitent dans des maisons « surpeuplées ».

Pour Christophe Robert, le délégué général de la Fondation Abbé Pierre : « le logement est le reflet des inégalités mais il est aussi accélérateur des inégalités ».

En effet, d’après le rapport, les classes populaires sont les plus affectées par cette crise de logement. Le taux d’effort des ménages à faible revenu (avec moins de 660 euros par mois) est actuellement de 55,9%, soit trois fois plus par rapport au taux moyen de 17,5%.

 

« Quand le logement rend malade »

Dans ce rapport, la Fondation Abbé Pierre cherche surtout à mettre l’accent sur les liens entre le logement et la santé. En effet, les problèmes liés au logement entrainent des conséquences néfastes sur la santé physique et mentale de plusieurs milliers de personnes.

Les plus affectés sont les SDF, en se référant au rapport publié par le Collectif des Morts de la Rue, en décembre dernier : près de 250 SDF sont morts pour cause de maladie durant l’année 2014. Et leur espérance de vie est en moyenne de 49 ans alors que celle de la population générale est de 77 ans.

Ensuite, les personnes qui habitent dans les bidonvilles figurent aussi parmi les plus vulnérables. D’après le dernier bilan de la Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement (DIHAL), il existe près de 582 bidonvilles abritant 17.929 personnes dans toute la France.

Dans ces campements, les décès sont surtout dus à des épidémies comme la gale et la tuberculose mais aussi à l’absence de dispositifs de chauffage et sanitaire (douches, toilettes…). En moyenne, l’espérance de vie est entre 50 à 60 ans. Et ce sont surtout les enfants de moins de cinq ans qui sont les plus touchés : la mortalité néonatale est huit fois plus élevée par rapport à la moyenne française et cinq fois plus pour la mortalité infantile.

Et finalement, il y a ces personnes mal-logées, qui vivent dans des habitations exposées à l’humidité, moisissures… Ces personnes risquent surtout d’attraper des maladies respiratoires : bronchite, asthme… D’ailleurs, il a été prouvé que le risque d’attraper des maladies respiratoires augmente de 50% pour les personnes mal-logées. Et bien évidemment, ce sont surtout les enfants qui sont les plus affectés.