La crise du logement fait 12 millions de victimes en France

La crise du logement est une réalité en France, si l’on en croit les résultats d’un rapport publié par la Fondation Abbé Pierre. Pour la réalisation de cette enquête, elle a eu recours aux dernières statistiques issues d’une étude menée par l’Insee en 2013 intitulée « l’Enquête nationale logement ».  

 

3,8 millions de mal-logés

Le constat est sans appel. Aujourd’hui, il existerait 3,8 millions de personnes qui vivent dans un logement dégradé ou qui n’ont tout simplement pas de logement personnel. Mais attention, la Fondation Abbé Pierre qui a effectué cette enquête précise qu’on ne peut pas faire une comparaison entre ce chiffre et celui des 3,5 millions de personnes victimes de mal-logement enregistrées lors du précédent décompte. Les critères définissant ce qu’on entend par « mal-logement » ont effectivement été modifiés. Malgré cela, tous les indicateurs révèlent une situation alarmante. Et comme l’étude se base sur le nombre d’individus et non le nombre de ménages, les résultats sont encore plus consternants.

Il faut savoir que sur ces 3,8 millions d’individus, 141 500 ne possèdent pas de domicile (soit 50% en plus de SDF entre 2001 et 2012) et 907 500 ne disposent pas d’habitation personnelle. Les personnes qui sont contraintes d’aller vivre chez des proches (amis ou familles) sont au nombre de 643 000.

Le boom de « l’effet Tanguy » est l’un des phénomènes mis en avant par cette étude sur la crise du logement. Selon elle, 339 000 jeunes âgés de plus de 25 ans sont dans l’obligation de retourner vers le domicile familial parce qu’ils n’ont nulle part où aller.

Situation de précarité

Autre phénomène alarmant : 2 879 000 d’individus vivent dans des conditions indécentes. 2 113 000 sont installés dans des logements sans confort c’est-à-dire privés de WC intérieurs, d’eau courante, de chauffage, de douche, de coin cuisine… Certains indicateurs laissent à supposer que ces habitations souvent vétustes et étroites sont aussi touchées par d’autres soucis d’insalubrité comme les moisissures, infiltrations d’eau, installations électriques défectueuses, isolation défaillante…

Le surpeuplement est un autre problème qui touche 934 000 personnes. Ces dernières vivent dans des lieux qui ne respectent pas le nombre de pièces par nombre d’individus vivant dans un foyer.

Le rapport pointe également l’apparition de nouvelles formes de fragilités qui pourraient entraîner certains individus dans le mal-logement. C’est le cas par exemple de l’effort financier excessif qui touche 5,7 millions de personnes. Ces dernières allouent jusqu’à 35% de leur argent pour leur maison.