Haïti

I. Carte d’identité

  • Localisation et Géographie

Haïti est un Etat de l’Amérique centrale, située dans la mer des Caraïbes au Sud-est de Cuba et fait partie des Grandes Antilles. Il occupe trois tiers de l’île d’Hispaniola, appelée aussi « Grande Terre » et comprend quelques îles comme la Gonâve, l’île à Vache, les Cayemites et la Tortue.

D’une superficie de 27.750 km2, le pays est bordé à l’Est par la République Dominicaine avec qui il partage une frontière. Au nord, par l’océan Atlantique et par la mer des Caraïbes au Sud et à l’Ouest.

D’un point de vue administratif, le pays est divisé en dix départements dont le Nord-Est, le Nord, le Nord-Ouest, le Centre, l’Artibonite, l’Ouest, le Sud-Est, le Sud, la Grande Anse et les Nippes. Chaque département est divisé en des communes et en des sections communales. En tout, il existe 140 communes, 570 sections et 39 arrondissements.

 

  • Politique et gouvernance :

Suite à la Révolution haïtienne qui a poussé l’armée de Napoléon Bonaparte à quitter l’île, Haïti a obtenu son indépendance le 1er janvier 1804. Depuis, le pays a connu une vie politique instable marquée par une période de dictature imposée par les Duvalier (1957 et 1986), par deux juntes militaires (1987 à 1990 et 1991 à 1994) et par plusieurs coups d’Etat. Sur les 38 présidents qui se sont succédés, seuls six d’entre eux ont terminé leur mandat.

Haïti utilise le régime présidentiel dont le président est élu au suffrage universel pour un mandat de cinq ans. Le pouvoir exécutif est assuré par le Président de la République et le gouvernement qui est dirigé par le Premier Ministre. Le pouvoir législatif est représenté par un parlement, appelé aussi Assemblée Nationale, bicaméral qui est composé du Sénat (30 sénateurs élus par la population pour un mandat de six ans) et de la chambre des représentants (99 sièges pour un mandat de quatre ans). Et le pouvoir judicaire est indépendant et est constitué par la Cour de Cassation ou la haute cour de justice.

En politique extérieure, Haïti est membre de l’Organisation des Etats Américains (OEA) en 1948. Le pays entretient ainsi des liens étroits avec les Etats-Unis. Côté diplomatique, il est présent dans plusieurs pays étrangers grâce à ses ambassadeurs et consuls : en Afrique (Afrique du Sud et Bénin Cotonou), en Amérique (Argentine, Bahamas, Brésil, Canada, Chili, Cuba, Equateur, Etats-Unis, Mexique, Panama, République dominicaine et Venezuela), en Asie (Japon, Taiwan et Viet Nam) et en Europe (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni et Vatican).

 

  • Géologie et climat :

Le relief d’Haïti est constitué de montagnes incisées par des plaines côtières et des vallées fluviales. La partie centrale et l’Est du pays forment un grand plateau d’altitude. Comme tout le reste de l’île Hispaniola, Haïti se dresse sur une zone sismique toujours active. Situé entre deux plaques tectoniques : la plaque nord-américaine au nord et la plaque caraïbe au sud, le pays est souvent touché par de violents tremblements de terre.

Haïti a un climat tropical humide avec des températures chaudes pendant toute l’année où les températures peuvent dépasser les 40°C en période estivale. La saison des pluies s’étend d’avril à juin et d’octobre à novembre alors que la saison des ouragans va de juin à novembre.

Les plus grandes précipitations sont généralement enregistrées dans la péninsule de Tiburon, dans la zone méridionale du Massif de la Hotte et dans la partie nord du pays.

 

  • Population et démographie :

En 2015, la population haïtienne est estimée à 10.911.819 habitants. Près de 85% sont d’ascendante africaine tandis que le reste regroupe les mulets (métisses), les blancs (d’origine européenne) et une proportion d’origine arabe, indienne, asiatique et arménienne. Plus de deux millions d’entre eux vivent dans la capitale, Port-au-Prince.

La population haïtienne connait une forte croissance démographique depuis ces dernières années. Le taux annuel est estimé à 1,17% avec un indice de fécondité de 2,69 enfants par femme. Le taux de natalité est de 22,31% et le taux de mortalité est de 7,83% dont 47,98% représentent des enfants de moins de cinq ans. L’espérance de vie est de 63 ans en moyenne dont 62 ans pour les hommes et 64 ans pour les femmes.

La première langue officielle est le créole qui est à base de lexique française. Néanmoins, 40% d’haïtiens parlent le français qui demeure la langue administrative dans le pays et est considérée comme étant la deuxième langue officielle suite à l’adhésion de Haïti à l’Organisation des Etats américains (OEA). Par ailleurs, un certain nombre d’haïtiens parlent couramment l’espagnole, l’anglais et le portugais à cause de la forte présence de Brésiliens dans le pays et de la diaspora haïtienne en République dominicaine et aux Etats-Unis.

 

  • Economie :

Haïti est le pays le plus pauvre de tout l’Amérique. En 2015, le PIB par habitant dans le pays s’élevait à 829,6 dollars avec un taux de croissance estimé à 3,5%. Mais plus de 72% de la population vivent sous le seuil de pauvreté, soit moins de deux dollars par jour.

L’économie haïtienne repose à 24,1% sur le secteur primaire (qui est occupé par au moins la moitié de la population totale), à 19,9% sur le secteur secondaire (dans lequel opèrent un quart de la population active) et à 56% sur le secteur tertiaire (importations et exportations dont les principaux partenaires sont les Etats-Unis, la République dominicaine et particulièrement la France). Actuellement, une vingtaine d’entreprises françaises se sont installées en Haïti comme Total, Céréales d’Haïti, Air France, Air Caraïbes, Banamart, Biométal.

Et en tant qu’île, Haïti opère aussi dans le domaine touristique. D’ailleurs, le pays regorge de plusieurs sites touristiques dont les plus prisés sont les Grottes Kounoubois, le Sauth-Mathurine… et de belles plages comme le Labadee (Nord-Cap-Haïtien), Abaka Bay (Sud-Ile-à-vache), Anse d’Azur (Grand’Anse).

 

II. Retour sur les précédentes crises

L’histoire de l’Haïti est marquée par plusieurs crises politiques mais ausis par plusieurs catastrophes naturelles aussi catastrophiques les unes des autres.

  • Conflits politiques :

Depuis son indépendance, l’histoire politique d’Haïti a été marquée par des grandes crises dont les plus marquantes sont celles de l’année 2004 et 2015.

Entre fin 2003 et début 2004, une partie de la population haïtienne s’est manifestée à de nombreuses reprises contre le gouvernement de Jean-Bertrand-Aristide. Le président de l’époque avait commencé à durcir son pouvoir et terroriser la population grâce à ses hommes de main appelés « chimères ». Rapidement, les affrontements entre les opposants et les partisans du président se sont multipliés et ont fait au moins 70 morts et plusieurs centaines de blessés.  Ce soulèvement s’est terminé par un coup d’Etat qui a poussé Aristide à quitter ses fonctions le 29 février 2004. Le 1er juin 2004, une mission internationale de paix a été adoptée : la MINUSTAH en déployant 7.000 soldats.

La deuxième grande crise a commencé durant les élections législatives de 2015. Les résultats du premier tour qui s’est déroulé le 09 août ont suscité d’énormes contestations de la part des opposants. Ainsi, le Conseil électoral Provisoire (CEP) a refait le premier tour dans les circonscriptions où le vote a été annulé tout en organisant le deuxième tour dans le reste du pays ainsi que le premier tour de l’élection présidentielle à la date du 25 octobre. Les résultats de l’élection présidentielle ont tout de suite suscité les contestations des opposants puisque le candidat du pouvoir Jovenel Moïse est arrivé en tête avec 32,81% des voix contre 25,27% pour René Préval, un ancien président. Plusieurs manifestations ont ensuite eu lieu à travers le pays et les forces gouvernementales ont répondu par la force. Le second tour a été initialement prévu pour le 27 décembre 2015 mais à cause de la situation instable, il a été reporté plusieurs fois : 6 janvier, 24 janvier et enfin 24 avril 2016.

 

  • Catastrophes naturelles

A part les crises politiques, Haïti est fréquemment frappé par des catastrophes naturelles plus ou moins violentes. La plus marquante est le séisme qui a dévasté le pays le 12 janvier 2010. De magnitude 7,3, ce violent tremblement de terre a été rapidement suivi par deux répliques dont la première était de magnitude 5,9 et la seconde était de magnitude 5,5. Le bilan a été catastrophique : 300.000 morts, plusieurs millions de blessés, plusieurs infrastructures ont été détruites et plus de 1,2 millions de personnes se sont retrouvés sans-abri.

En 2015, le pays a été frappé par une sévère période de sécheresse, intensifiée par le phénomène El Niño. Conséquences : plus des 70% des récoltes agricoles ont été détruites et plus de trois millions de personnes, soit 30% de la population haïtienne, se sont retrouvées dans l’insécurité alimentaire. La grande majorité d’entre eux vivaient dans le Sud, le Nord-Est, le Nord-Ouest, le Sud-Est, le Haut Artibonite et les zones marginales urbaines du pays.

 

III. Risques humanitaires

  • Risque d’épidémies

Se propageant à grande vitesse à travers tous les pays de l’Amérique du Sud, le virus Zika a été détecté sur le territoire haïtien en mois de janvier 2016 et une épidémie a été déclarée le vendredi 15 janvier. Sans vaccin ni traitement, le virus Zika s’avère comme étant une maladie très dangereuse surtout pour les femmes enceintes puisqu’il a été prouvé que le virus peut causer des microcéphalies.

Aussi, le choléra demeure une grande menace pour la population haïtienne. Certes, la maladie a disparu de plusieurs zones du pays mais l’épidémie est loin d’être maitrisée. D’ailleurs, le ministère de la Santé Publique et de la Population a déclaré que 100 décès liés au choléra ont recensés à travers le pays entre le mois de janvier et avril 2016.

 

  • Risques alimentaires

A cause des différentes catastrophes naturelles qui continuent à frapper le pays, la sécurité alimentaire a été fortement fragilisée. Selon les dernières données de l’UNICEF, 3,5 millions d’haïtiens souffrent actuellement de faim dont 1,5 million sont en situation d’insécurité alimentaire avancée. Pour cette année 2016, l’UNICEF craint que la malnutrition aiguë puisse affecter 103.099 enfants dont 61.229 de cas modérés et 41.870 de cas sévères. De plus, la sévère période qui a frappé le pays a mis 55,25% de la population dans un stress hydrique.

 

  • Crise politique sévère

A cause de l’instabilité politique qui persiste, Haïti se retrouve toujours aux portes d’une crise plus ou moins grave. Pourtant, plus le pays sera instable et plus il risque de s’appauvrir davantage. Entre 2011 et 2015, le taux de croissance d’Haïti est passé de 5,5% à 2,5%. Pourtant, avec une population qui connait un taux d’accroissement de 2% au minimum par an, ce taux de croissance est pratiquement nul. Et ces chiffres risquent de se dégrader si la conjoncture ne connait aucune amélioration.

 

IV.     Infos pour les ONG et les agents de développement

  • Démarches administratives :

Pour séjourner en Haïti, il faut impérativement disposer d’un passeport ayant une validité minimum de trois mois après la date de retour prévue. Dès leur entrée dans le pays, les voyageurs reçoivent une carte verte appelée « Départ/Sôti ». Cette carte doit être obligatoirement conservée puisqu’elle sera réclamée par les services de police et d’immigration au départ du voyageur.

Les séjours de moins de 90 jours sur une période de 180 jours ne nécessitent pas de visa. Mais si cette période est dépassée, la personne concernée pourra se voir refuser l’entrée sur le territoire. Par ailleurs, ceux qui dépassent les trois mois doivent au préalable demander un permis de séjour auprès de la Direction de l’immigration et de l’émigration. Pour ceux qui sont déjà arrivés en Haïti, ils peuvent demander l’extension de la durée de leur séjour.

En outre, les touristes ne peuvent pas exercer une activité salariée, sauf obtention d’un permis de travail auprès du ministère des Affaires sociales et du travail du pays. Ce qui n’est pas obligatoire pour les personnes qui se rendent sur le territoire haïtien pour affaires. Et, il est à noter que tous ceux qui entrent sur le territoire haïtien doivent impérativement payer une redevance touristique de 10€ ou 10$.

 

  • Financièrement :

Depuis 1813, la monnaie nationale est la Gourde mais, à cause de sa proximité aux Etats-Unis, le dollar est aussi très utilisé dans le pays. Mais pour les petits achats, il vaut toujours mieux avoir une quantité suffisante de Gourdes en petites coupures en réserve. Normalement, la valeur des Gourdes dépend des cours de changes mais, généralement, les marchands ont tendance à fixer à 3 dollars haïtiens = 15 Gourdes, soit un dollar US et ceci malgré le cours.

Néanmoins, il faut toujours rester vigilant puisque la violence criminelle reste importante dans plusieurs zones du pays, notamment dans les principales villes : Port-au-Prince et Cap-Haïtien. D’ailleurs, il est strictement interdit de se balader seul dans ces deux villes où les armes à feu circulent librement et les enlèvements sont très fréquents.

 

  • Précautions sanitaires

Il ne faut pas oublier qu’Haïti est un pays tropical donc foyer de plusieurs maladies. Et comme on dit, « il vaut mieux prévenir que guérir ». Il est donc vivement conseillé d’effectuer quelques vaccins avant d’entamer le voyage comme le vaccin  contre la DPT, contre l’hépatite A et B, contre la typhoïde, la rage ou encore la poliomyélite.

Par ailleurs, il est toujours prudent de suivre un traitement préventif à base de chloroquine pour se protéger contre la malaria, la dengue, la filariose lymphatique et plus récemment le virus Zika. Principal vecteur de ces maladies : le moustique. Il est donc important de se protéger contre ces insectes en utilisant, par exemple, des lotions anti-moustiquaires, des crèmes…

 

V. Quelques contacts utiles

Ambassade d’Haïti en France

10, rue Théodule Ribot

75 017 Paris

Tel. : 01 47 63 47 78

Fax : 01 42 27 02 05

 

http://www.ambassadehaitifrance.org/

 

Ambassade de France en Haïti

51, rue Capois – Port-au-Prince

BP.: 1312

Tel.: 50 93 19 04 111

http://www.ambafrance-ht.org/