Entre maladie et terrorisme, le Nigéria est au bord du gouffre

Le Nigéria est la première puissance économique en Afrique et pourtant, sa population souffre au plus haut point. Entre les attaques terroristes et les diverses maladies, le pays est à la ruine.

 

Le terrorisme paralyse le pays

Depuis son lancement dans le nord-est du Nigéria en 2009, le groupe terroriste Boko Haram a fait plus de 17.000 victimes et prive d’écoles plus d’un million d’enfants. Le groupe mène une insurrection impitoyable dans le pays contre les musulmans et les chrétiens pour imposer un seul et unique Etat islamique. Plusieurs personnes ont décidé de fuir leur foyer, ainsi, on dénombre actuellement plus de 100.000 déplacés internes. D’autres milliers de personnes ont décidé de fuir le pays pour trouver refuge auprès du Cameroun, le Tchad ou encore le Niger. Depuis le mois de mai 2013, l’armée nigériane a lancé une contre-offensive dans le nord-est du pays. Durant l’année 2015, le nombre de civils tués est estimé à 1.600. En mois de décembre, douze attaques terroristes ont été enregistrées dans plusieurs Etats du Nigéria dont Borno, Yobé, Admawa et Kano. Les premières attaques menées en 2016 ont eu lieu le mardi 05 janvier dans la partie nord-est du Nigéria, au Borno causant la perte de sept civils. Néanmoins, les forces armées du gouvernement regagnent aujourd’hui le terrain, sur les 22 districts contrôlés par Boko Haram, 17 ont été récupérés. Selon Mohammadu Buhari, le président nigérian « le groupe a été neutralisé et ne restait actif que dans son fief de l’Etat de Borno ».

 

En outre, une nouvelle épidémie fait des ravages

Outre les attaques terroristes, les nigérians doivent aussi faire face à un autre danger : une nouvelle épidémie. Il s’agit de la fièvre de Lassa  apparue pour la première fois, en 1950, dans une localité nigériane du même nom. Elle est réapparue depuis le mois de novembre 2015 au Nigéria, actuellement sept Etats du pays ont été affectés dont Bauchi, Kano, Niger, Plateau, Taraba, Gombe, Nassarawa, Edo, Oyo et Rivers. Les autorités nigériennes ont confirmé 22 cas parmi les 86 suspectés dont 40 d’entre eux ont succombé. La fièvre de Lassa est une « fièvre hémorragique virale aiguë » et peut affecter plusieurs organes comme le foie, la rate ou encore les reins. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, elle peut se transmettre par de nombreuses façons : contact avec des excréments des animaux infectés,  contact avec le sang ou autre liquide biologique d’une personne contaminée. La détection de la maladie est encore difficile car dans les 80% des cas, elle est asymptomatique. Néanmoins, les symptômes les plus fréquents sont : céphalées, irritation de la gorge, douleurs thoraciques, nausées, vomissements, diarrhées. En arrivant à un stade plus évolué, cette maladie peut entrainer la surdité, les convulsions et même le coma. Mais si elle est détectée rapidement, le traitement antiviral à la « ribavirine » suffit pour la combattre. En attendant de trouver un vaccin pour lutter contre cette fièvre, l’OMS sensibilise la population pour une bonne « hygiène communautaire ». Selon une publication récente du centre américain de contrôle et de prévention des maladies, le CDC, la fièvre de Lassa touche entre 100 et 500 personnes par an dans la partie Ouest de l’Afrique.