Sombre bilan pour la sécurité routière

L’année dernière, le gouvernement a pris de nombreuses mesures pour limiter les accidents de la route. Mais en découvrant les chiffres alarmants publiés par la Sécurité routière mercredi dernier, ces mesures ne semblent toujours pas porter ses fruits.

 

Un an plus tôt : un arsenal de mesures

En 2014, l’Observatoire Nationale Interministériel de la Sécurité Routière (ONISR) a publié le bilan routier de l’année 2014. D’après ce rapport, le nombre de décès dû à des accidents de la route a augmenté de 3,7 par rapport à l’année 2013, atteignant les 3.388 décès.

Pour réduire ces chiffres catastrophiques et améliorer la sécurité routière, le gouvernement a élaboré tout un arsenal de mesures. Ainsi, le 26 janvier 2015, Bernard Cazeneuve a publié officiellement les 26 mesures axées sur quatre grands points :

  • « Sensibilisation pour mieux prévenir et former » : des campagnes ont été menées dans les écoles et divers endroits publics pour sensibiliser le public aux enjeux de la sécurité routière, les contrôles ont été renforcés, le taux légal d’alcoolémie est passé de 0,5g/l à 0,2g/l… ;
  • « Protection des usagers vulnérables » : rendre le port de gilet de sécurité, à utiliser durant les arrêts, obligatoire, sanctions renforcées pour les stationnements au niveau des passages piétons…
  • « Lutte contre les infractions graves » : utilisation des radars double-face, modernisation des 4.200 radars, interdiction de porter des écouteurs…
  •  « Amélioration des véhicules et des infrastructures » : installation des panneaux, soutien que ce soit à l’UE ou aux collectivités pour une amélioration de la sécurité routière…

En instaurant ces mesures, le ministre de l’intérieur estimait réduire le nombre de mort par accident routier à 2.000 au maximum d’ici 2020.

 

26 janvier 2016 : un lourd bilan

Un an plus tard, aucune de ces mesures ne semble avoir eu de l’impact sur la sécurité routière. En effet, le bilan routier de l’année 2015, publié par l’ONISR le 27 janvier 2016 s’avère être beaucoup plus sombre.

Selon le rapport, près de 3.464 personnes ont péri dans des accidents de la route durant l’année 2015, soit une augmentation de 2,4% par rapport à l’année précédente.

Néanmoins, par rapport à 2014, le nombre d’accident corporels et de personnes blessées ont diminué de 3,6%, et le taux d’hospitalisation de 1,8%.

Globalement, l’excès de vitesse (représentant un quart des accidents) ainsi que l’augmentation du trafic (surtout sur les routes nationales) représentent les causes principales de ces accidents.

Face à cette nouvelle augmentation, Bernard Cazeneuve compte renforcer les contrôles et ces mesures qui ont déjà été prises. Particulièrement, concernant le respect des vitesses en augmentant le nombre de radars qui devrait atteindre les 4.700 d’ici trois ans.