Migrants: l’Autriche envisage de durcir ses contrôles

Face à l’intensification des contrôles aux frontières allemandes, des centaines de réfugiés ont été refoulés vers l’Autriche tous les jours. Le pays envisage à son tour de mettre en place une mesure de restriction du nombre de personnes accueillies.

200 personnes par jour

Parmi les 1.000 à 2.000 migrants qui passent de l’Autriche vers l’Allemagne, environ 200 personnes par jour sont reconduites par les Allemands vers le territoire autrichien. Le gouvernement autrichien craint que cela prenne de l’ampleur car leur nombre est passé de 60 à 200 personnes depuis le début de l’année 2016. A cause de ce phénomène, le pays pense restreindre sa politique d’accueil.

En Allemagne, tous ceux qui ne veulent pas faire une demande d’asile sont systématiquement refoulés. Le gouvernement affirme qu’il ne fait que respecter la convention de Dublin sur le droit d’asile. Les règles sont simples : on a le droit de refouler, dans le pays par lequel ils sont arrivés, tous les migrants qui ne déposent pas de demande d’asile. Actuellement, l’Allemagne accueille plus de 3 000 demandeurs d’asile par jour.

Un effet domino

En revenant en Autriche, les réfugiés clandestins refusés par l’Allemagne ont le droit de faire une demande d’asile. Cependant, ces personnes déposent leur demande par dépit car elles ne peuvent plus aller plus au nord. Du 4 au 10 janvier, l’Autriche a enregistré 1 777 demandes d’asiles, selon le Ministère de l’Intérieur. Le pays commence à son tour à repousser tous les étrangers ne possédant pas de visas ou de papiers sur le territoire autrichien sans faire de demandes d’asile.

Depuis le début de l’année 2016, 1600 personnes ont subi ce refoulement. Selon le gouvernement, cette mesure est due à l’établissement de contrôles fermes sur le pont de l’Oresund entre Denemark et la Suède ou encore entre le Danemark et l’Allemagne depuis le 4 janvier 2016. Ces mesures pourront avoir des effets domino dans d’autres pays comme la Grèce et engendrer des problèmes au niveau de la frontière qui sépare la Slovénie et la Croatie.

La plupart des pays européens ferment petit à petit leurs frontières aux migrants qui n’ont pas le statut de demandeurs d’asile. Or, les exilés qui souhaitent aller plus au nord ne déposent pas cette demande car ils savent qu’une fois enregistrés dans un pays, ils ne peuvent plus y sortir.