Mali : l’instabilité sécuritaire persiste

Huit mois après l’accord d’Alger, Mali peine à instaurer la paix. En effet, la violence perpétrée par les groupes terroristes continue à faire des victimes et la situation sécuritaire reste toujours catastrophique.

 

Vendredi noir au Mali

Pour marquer les esprits, les groupes terroristes programment leurs plus grandes attaques les vendredis. Il est à rappeler que pour les musulmans, le vendredi est un jour particulièrement important, il est considéré comme étant « le jour saint » qui est censé être celui qui rapporte le plus de bienfaits.

Celui du vendredi 12 février dernier a été particulièrement noir pour les militaires au Mali. En effet, la base de la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali), située à Kidal, a été la cible d’une attaque terroriste.

A 6h55 du matin (heure locale), des djihadistes ont lancé une attaque surprise contre le camp. Ils ont explosé un véhicule kamikaze et ont tiré en rafales avec des roquettes. Aussi rapidement, les casques bleus ont riposté avec des armes beaucoup plus lourdes. Au bout d’une heure d’échanges de tirs, les assaillants ont fini par prendre la fuite.

Le bilan est lourd pour les casques bleus, une trentaine de blessés et sept morts dont trois femmes. Ces casques bleus tombés sont originaires de la Guinée. Lors de leur rapatriement mercredi dernier, Mahamat Saleh Annadif, le chef de la Minusma, a tenu à les accompagner dans leur pays d’origine pour leur rendre un dernier hommage.

Quelques heures plus tard, trois soldats maliens ont péri et deux autres sont grièvement blessés suite à une embuscade dans la région de Tombouctou, dans le nord-est du pays.

Ces deux attaques ont été revendiquées par deux grands groupes terroristes du pays. Celle de Kidal a été revendiquée par le groupe djihadiste Ansar Dine et celle de Tombouctou par Al-Qaïda au Magreb islamique (Aqmi). Ainsi, malgré les diverses opérations lancées dans le pays pour lutter contre le terrorisme, la situation sécuritaire au Mali reste toujours instable.

 

Retour difficile pour les réfugiés maliens

C’est d’ailleurs à cause de cette instabilité que les réfugiés maliens,  hésitent et refusent même de rentrer chez eux. Si plus de 30.000 sont déjà rentrés depuis l’année dernière, environ 136.000 autres ont décidé de rester dans les différents camps de réfugiés notamment à Mauritanie, Niger et Burkina Faso.

Pourtant, à Mauritanie, la situation se dégrade pour les réfugiés. En effet, ils sont actuellement 50.000 à vivre dans le camp situé à Mberra dans le sud-est du pays. A cause du manque de financement, leurs conditions de vie se détériorent progressivement.

C’est pour cette raison que le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, le Programme alimentaire mondial des Nations Unies et le Fond des Nations Unies pour l’enfance se sont unis pour lancer un appel d’urgence aux bailleurs de fonds afin qu’ils puissent venir au secours de ces réfugiés.

Selon leurs estimations, le coût des besoins urgents de ces réfugiés s’élève à 5,3 millions de dollars. Parmi ce fond, près de trois millions de dollars seront consacrés aux 36.300 enfants de moins de dix-huit ans vivant dans ce camp.