Syrie : Lueur d’espoir pour les villes assiégées

En Syrie, la population est prise en otage dans les villes assiégées. Et la tournure qu’a pris la guerre récemment n’a fait qu’aggraver la situation.

 

La guerre prend un autre tournant

Lors de leur troisième réunion à Munich, le jeudi 11 février dernier, les 17 pays membres du Groupe de soutien international à la Syrie (ISSG) se sont mis d’accord pour mettre en place une trêve humanitaire en Syrie.

Cette trêve devait durer une semaine. Le temps pour les ONG présentes en Syrie d’apporter leurs aides aux plusieurs milliers d’habitants qui sont, depuis plusieurs mois, pris en otage dans les villes assiégées.

En signant cet accord, Moscou donnait de l’espoir aux autres pays membres qui attendaient la décision finale du gouvernement de Bachar. Mais dans la journée du samedi 13 février, la guerre prend un autre tournant et tout espoir pour la mise en place de cette trêve est anéanti.

En effet, l’armée turque a décidé de passer en mode offensive en bombardant des zones reprises par les Unités de protection du peuple kurde (YPG) dans la ville d’Azaz. Ces unités font partie de la branche armée de l’ennemi juré d’Ankara : le Parti kurde de l’union démocratique (PYD).

Des attaques qui ont été violement critiquées par Moscou, Damas et même la communauté internationale. Pour Moscou et Damas, il s’agit d’une « provocation de la part d’Ankara ». De son côté, les Nations Unies estiment que ces attaques vont tout simplement « aggraver » les conditions de vie des milliers de syriens qui n’ont pas pu quitter le pays.

 

Bachar autorise l’accès humanitaire

Mais contre toute attente, Staffan Mistura, en visite à Damas depuis lundi dernier, a annoncé ce mardi 16 février que le gouvernement syrien vient de donner l’accès aux convois humanitaires dans les villes assiégées.

Ce mercredi 17 février, près de 40 camions ont pris la route vers la ville de Mouadamiyat Al-Cham contrôlée par les rebelles et assiégée par le régime. 35 autres entreront à Madaya et à Zabadani. Et une vingtaine d’autres iront à Foua et Kafraya, deux villes assiégées par les rebelles dans la province d’Idlib, au nord-ouest du pays. Le nombre de camions pour Deir Ezzor, dans le nord-est, n’a pas encore été publié.

Ces camions transportent de la nourriture, des couvertures ainsi que des médicaments. Seule Madaya bénéficiera d’une clinique mobile puisque des combattants blessés sont toujours coincés dans cette ville.

Tout au long de l’acheminement, les convois doivent traverser obligatoirement les territoires contrôlés par le régime même s’ils sont destinés aux villes assiégées par les rebelles.

Avec cet acheminement, les Nations Unies espèrent élargir les zones en rappelant que « 46 localités sont aujourd’hui assiégées par le régime », il reste alors 39 autres Madaya.