Syrie : la violence s’amplifie

En Syrie, la situation se dégrade de jour en jour et la guerre a pris un tournant beaucoup plus inquiétant. En parallèle, le nombre des victimes ne cesse d’augmenter.

 

La Turquie passe à l’offensive

Depuis l’offensive lancée par le régime de Bachar dans la région d’Alep le lundi 1er février dernier, la situation en Syrie est plus que jamais catastrophique. Pour fuir les bombardements, de l’aviation russe, des milliers de syriens ont pris la route vers la Turquie. Mais se sentant débordée, cette dernière a décidé de fermer ses frontières, le dimanche 7 février, bloquant ainsi le passage à ces syriens désespérés.

Malgré la pression américaine et occidentale, Ankara ne semble pas pressée d’ouvrir ses frontières. D’ailleurs, le pays a prouvé durant le weekend dernier qu’il a d’autres projets en tête.

En effet, le samedi 13 février, l’armée turque a décidé de bombarder des zones contrôlées par les Unités de protection du peuple kurde (YPG), une branche armée du Parti kurde l’union démocratique (PYD), dans la ville d’Azaz, dans la province d’Alep. Selon les déclarations d’une source militaire turque à l’agence Anatolie : « l’armée avait riposté à des tirs lors de deux incidents distincts ». Mais en réalité, il s’agit d’une offensive pour contrer l’avancée des PYD qui sont considérés par la Turquie comme étant une organisation terroriste.

Et encore une fois, la communauté internationale condamne la décision de la Turquie et exige l’arrêt de ces frappes. Mais rien ne semble raisonné Ankara qui, par le biais de son premier ministre Davutoglu, a fait comprendre que « le pays allait continuer à combattre les kurdes ».

En tout cas, cette décision aura de graves répercussions diplomatiques. D’ailleurs, on peut d’ores et déjà considéré que l’accord, qui a été récemment signé à Munich, appartient au passé et que la mise en place d’une trêve risque de ne plus jamais se produire. En outre, la relation entre les turques et les américains risquent de se dégrader puisque ces derniers soutiennent les kurdes. Et finalement, c’est tout le Moyen-Orient qui risque d’entrer dans cette guerre en sachant que l’Arabie Saoudite a toujours menacé d’envoyer ses armées au sol pour lutter contre Damas.

 

MSF, victime des bombardements

Mais durant ces affrontements, un hôpital soutenu par Médecins Sans Frontières a été victime d’un raid le lundi 15 février. Cet hôpital est situé à Marrat Al-Nouman, dans la province d’Idlib qui est contrôlée par l’opposition.

Le bilan est lourd puisque sept personnes ont perdu la vie durant cette attaque dont cinq patients (un enfant) et deux membres du personnel. En outre, huit autres membres du personnel sont toujours portés disparus.

S’il n’y a toujours pas de preuves concrètes pour définir les responsables de cette attaque, il n’y a aucun doute pour MSF: « l’attaque provient de la coalition menée par Damas ». D’ailleurs, depuis le début de cette année, les bombardements lancés par l’aviation russe ont touché cinq hôpitaux soutenus par MSF. Au total, quatorze membres du personnel ont péri.

Mais les incessants bombardements ont fait d’autres victimes. En effet, quatre autres établissements de santé et deux écoles ont aussi été frappés par des attaques durant le même jour. Au final, près d’une cinquantaine de personnes ont perdu la vie, dont des enfants, et une autre centaine ont été blessées.