Les actualités marquantes du 09 au 16 février

Au menu de notre revue de presse : la guerre a pris un autre tournant en Syrie et la crise migratoire est plus que jamais alarmante.

 

Syrie : un nouveau tournant pour la guerre

En Syrie, la situation se dégrade de jour en jour et l’offensive lancée par Bachar le lundi 01 février dernier n’a fait qu’empirer les choses. Se sentant impuissant face à cette situation, le peuple syrien crie plus que jamais son désespoir.

 

Les bombardements à Alep s’intensifient

Dix jours après le lancement de l’offensive à Alep par le régime de Bachar (le 10 janvier), Le Parisien a fait le bilan sur la situation en Syrie en se basant sur les données publiées par l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

Ainsi, le magazine révèle que « 506 personnes ont péri depuis le 1 er février dernier » dont « au moins 143 combattants du côté du régime, 169 du côté des rebelles et 105 djihadistes étrangers ainsi que 89 civils (dont 23 enfants) ».

En outre, il a précisé que « les combats les plus intenses se situent dans une localité de Tamoura et l’aviation russe mène des raids intenses sur plusieurs autres bourgs dans la même zone ».

 

Turquie maintient sa position

Face à une telle violence, les habitants d’Alep ont décidé de fuir la région. Ainsi, plus de « 31.000 syriens dont 80% de femmes et d’enfants » ont pris la route vers la Turquie, a rapporté BFMTV sur son site officiel.

Et pourtant, Ankara continue de maintenir ses frontières bien fermées pour empêcher les syriens d’entrer. La raison en est simple : la Turquie craint que « Daech infiltre ces groupes de réfugiés pour lancer des attentats-suicides sur son sol » a expliqué Le Parisien. D’ailleurs, ces doutes semblent fonder puisque, le mercredi 10 février, Europe1 a rapporté que « entre 12 et 15 kilos d’explosifs et quatre ceintures ont été découvertes par les soldats turcs à la frontière syrienne». Selon les explications d’Europe1, ces explosifs ont été découverts dans la nuit du mardi 09 février sur « 34 personnes interpellées dont 4 hommes, 10 femmes et 20 enfants » dans la ville de Karkamis, au nord d’Alep.

 

« Cessation des hostilités »

Pour essayer de trouver une solution dans les meilleurs délais, les 17 pays membres du Groupe de Soutien International à la Syrie (ISSG) ont tenu leur troisième réunion à Munich, en Allemagne, le jeudi 11 février. A l’issu de cette réunion, « ces principaux acteurs sur le « dossier Syrie » ont trouvé un accord » a annoncé La Croix.

Le quotidien a consacré toute une page pour apporter plus d’explications sur les points majeurs stipulés dans cet accord. Concernant « le volet humanitaire », le quotidien explique que l’accord prévoit « d’accélérer et d’élargir la fourniture d’aide humanitaire dès à présent ». Les sept premiers lieux bénéficiaires sont Madaya, Mouadhimiiyeh, Kafr Batna, Fouah, Kefraya et Deir Ezzor. Sur « le volet militaire », l’accord prévoit une « cessation des hostilités dans tout le pays dans un délai d’une semaine » explique La Croix. Par contre, « cette cessation est applicable à toutes les parties sauf les autres groupes considérés terroristes par le Conseil de sécurité de l’ONU (Etat Islamique et Front Al Nosra)» souligne le quotidien.

Mais malgré cet accord, « Bachar vise toujours la reconquête totale de la Syrie » titre Le Monde. En effet, le président syrien semble déterminer à continuer son combat dans le but de « reprendre le contrôle sur tout le territoire syrien ». D’ailleurs, « cette position n’est pas une surprise de la part du leader syrien mais elle pourrait saper un peu plus la cessation des hostilités » soulève le quotidien.

De son côté, « la Turquie a fait comprendre qu’elle ne resterait pas spectatrice des grandes manœuvres qui agitent l’autre côté de sa frontière avec la Syrie » souligne Le Figaro. En effet, les 13 et 14 février dernier, Ankara a décidé de bombarder les Unités de protection du peuple (YPG), branche armée du Parti de l’union démocratique (PYD) qui occupent, depuis deux semaines, le nord d’Alep. Mais malgré ces bombardements, « les kurdes poursuivent leur avancée » et « le ton devient de plus en plus acerbe entre Moscou et Ankara » soulève France24.  Face à cette dégradation de la situation, Le Point n’hésite pas à pointer du doigt « l’impuissance » des Etats-Unis. Une impuissance qui s’explique par « la position délicate de Washington dans le dossier syrien » : il est en principe allié à Ankara, mais soutient les kurdes que la Turquie bombarde, de plus il est en principe partenaire de la Russie côté diplomatique.

La crise migratoire s’accentue

Mais cette guerre a de graves répercussions sur la crise migratoire en Europe. Actuellement, l’Union Européenne craint à une crise beaucoup plus pire que celle de l’année précédente.

 

Une opération de secours sur la Mer Méditerranée

Depuis le début de cette année 2016, l’OIM a recensé 76.000 arrivées sur le territoire européen rapporte Europe1, soit 2.000 arrivées par jour, ce qui est dix fois plus par rapport aux arrivées enregistrées en 2015. En outre, 409 migrants se sont noyés dont 319 durant une traversée entre la Turquie et la Grèce et 90 entre l’Afrique du Nord et l’Italie précise le site d’information.

Ainsi, la mer Méditerranée est devenue « la route la plus meurtrière du monde » a souligné FranceTv Info. Raison pour laquelle, SOS Méditerranée et Médecins du Monde vont lancer « une opération de sauvetage et d’aide médicale en Méditerranée » a annoncé le site d’information.

En effet, les deux ONG ont décidé de s’associer pour lancer cette opération prévue le 25 février avec le départ de l’Aquarius, un bateau allemand de 77 mètres de long qui devra sillonner la mer Egée. L’objectif de ce navire, explique le site d’information, est « d’intervenir auprès des embarcations en difficulté pour sauver des vies ». En outre, « une équipe de Médecins du Monde prendra en charge les naufragés » ajoute-t-il.

 

Une opération de contrôle en mer Egée

De leur côté, les pays européens ont eu aussi décidé d’utiliser la mer Méditerranée pour stopper la crise migratoire, notamment en contrôlant la mer Egée.

C’est ainsi que les 28 ministres de la défense de l’OTAN ont accepté « la mission de surveillance en mer Egée » a annoncé Le Monde, le jeudi 11 février dernier. Une opération qui a été réclamée par la Turquie, la Grèce, l’Allemagne et l’Italie, le mercredi 10 février, face à l’afflux de migrants qui menace à nouveau l’Europe. Elle vise en premier lieu à donner « une vision plus claire sur les activités des passeurs du côté de la Turquie et de la Grèce » explique le quotidien. Mais aussi et surtout pour « déterminer si des responsables turcs ne bénéficient pas indirectement de leur activité » souligne-t-il.

Dans son éditorial, La Croix apporte plus de précisions sur cette opération. Ainsi, le quotidien explique « qu’elle sera commandée par l’Allemagne » et souligne que « les navires grecques et turcs participeront mais ne pourront opérer que dans leurs eaux territoriales nationales ». Mais certains pays membres se montrer réticents face au lancement de cette opération soulève La Croix. Une réticence qui s’explique par leur crainte que « l’opération encourage encore davantage de migrants à prendre la mer » car en vertu de la loi qui régisse la mer, « toute embarcation doit secourir une embarcation en perdition ».